lundi 22 juin 2015

GEPV : baromètre sur la perception des protéines végétales par le consommateur

Le GEPV s'intéresse de près aux consommateurs et à leur perception des protéines végétales, en proposant tous les deux ans un état des lieux actualisé. Il a réalisé la dernière édition de son baromètre de perception des protéines végétales fin 2014, avec l'aide du CSA. Selon cette étude, réalisée auprès d’un échantillon de 1015 internautes âgés de plus de 18 ans et représentatifs de la population française, le consommateur perçoit positivement les protéines végétales dans son alimentation.

Environnement, nutrition et goût : une image positive pour les MPV
Le baromètre révèle une perception très positive des protéines végétales auprès des Français car plus de 3/4 pensent qu’elles sont:

  • Bonnes pour la santé (93 %)
  • Indispensables à tous (85 %)
  • Complémentaires des protéines animales (83 %)
  • Bonnes pour l’environnement (78 %)
  • Synonymes de qualité (77%)

Les MPV sont également perçues comme:

  • Respectueuses de l’environnement (94 % des Français disent qu’elles le sont autant ou plus que les protéines animales)
  • De bonne qualité nutritionnelle (90 % des Français disent qu’elles le sont autant ou plus que les protéines animales)
  • De bonne qualité gustative (76 % des Français disent qu’elles le sont autant ou plus que les protéines animales).

De bonnes perspectives pour l’avenir des protéines végétales
Les protéines végétales voient leur notoriété progresser, le pourcentage des Français citant les
légumineuses / légumes secs comme sources de protéines est ainsi passé de 16 à 26 % entre 2011 et 2014.

Au niveau consommation, les MPV sont volontairement achetées par 1 Français sur 4, en plus forte proportion par les femmes, les CSP+ et les personnes suivant un régime.

Malgré un besoin d’être rassuré sur le goût des produits contenant des protéines végétales, 25 % des Français ont l’intention de consommer plus régulièrement ce type de produits. Et 35 % ont l’intention de réduire leur consommation de viande pour des raisons de santé (70 %), de prix (39 %) et environnementales (38 %).

Avec une image positive (bonnes pour la santé, éco-respectueuses, qualitatives, etc.) et des leviers d’achat porteurs (raisons nutritionnelles et réduction du taux de matières grasses), les protéines végétales connaissent une perspective de consommation à la hausse. Un avenir prometteur se dessine pour elles, dans lequel des actions d’information et de sensibilisation auprès des consommateurs restent à être mises en place.

Le Groupe d’Etude et de Promotion des Protéines Végétales (GEPV) en quelques mots
Créée en 1976 dans le but de valoriser l’utilisation des protéines végétales en alimentation humaine, l’association a développé en ce sens diverses actions (site internet, kit pédagogique, études techniques, etc.). Soutenu par l’interprofession des oléagineux et protéagineux (Terres Univia), le GEPV compte actuellement 10 adhérents qui ont une activité de production, de distribution ou de commercialisation des protéines végétales en France.
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Source : www.gepv.asso.fr, communiqué de presse, juin 2015

vendredi 19 juin 2015

2016, Année internationale des légumineuses

La soixante-huitième Assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2016 Année internationale des légumineuses (AIL)(A/RES/68/231).

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a été désignée pour faciliter la mise en œuvre de l’Année internationale des légumineuses en collaboration avec les gouvernements, les organisations compétentes, les organisations non gouvernementales et autres parties prenantes concernées.

L’AIL 2016 vise à sensibiliser l’opinion publique aux avantages nutritionnels des légumineuses dans le cadre d’une production vivrière durable, à l’appui de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La célébration de cette Année sera une excellente occasion de favoriser des rapprochements dans toute la chaîne de production de manière à mieux exploiter les protéines issues des légumineuses, à renforcer la production de légumineuses à l’échelle mondiale, à tirer un meilleur parti de la rotation de cultures et à trouver des solutions aux problèmes qui se posent dans le commerce des légumineuses.

Les légumineuses: qu’est-ce que c’est? Et pourquoi sont-elles importantes ?

Les légumineuses sont des plantes annuelles dont les cosses produisent entre 1 et 12 graines ou semences de taille, de forme et de couleur variables et qui sont utilisées dans l’alimentaion humaine et l’alimentation animale. Le terme «légumineuses» désigne uniquement les plantes récoltées pour l’obtention de grains secs, ce qui exclut les plantes récoltées vertes pour la consommation alimentaire et classées dans la catégories des cultures légumières, ainsi que les cultures utilisées principalement pour l'extraction d’huile et les cultures légumineuses utilisées exclusivement à des fins de semis (définition des «légumineuses et produits dérivés» retenue par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture).

Les légumineuses telles que les lentilles, les haricots, les pois et les pois chiches constituent une part essentielle du panier alimentaire de base de nombreuses populations. Les légumineuses sont une source essentielle de protéines et d’acides aminés d’origine végétale pour tous les habitants de la planète et devraient être consommées dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré, propre à lutter contre l’obésité, mais aussi à prévenir et à traiter les maladies chroniques telles que le diabète, les pathologies cardiovasculaires et le cancer. Elles constituent également une source de protéines d’origine végétale pour les animaux.

En outre, les légumineuses sont des plantes dont les propriétés fixatrices d’azote peuvent contribuer à accroître la fertilité des sols et avoir des effets bénéfiques sur l'environnement.

Le site internet de l’AIL sera la principale plate-forme pour partager des informations et des ressources pertinentes avec les différents partenaires. La version actuelle sera bientôt mise à jour. N’hésitez donc pas à revenir si vous voulez en savoir plus.
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Source : http://www.fao.org/pulses-2016/fr/

jeudi 18 juin 2015

Micronutris veut nous mettre au régime insectes

La start-up toulousaine spécialiste des insectes comestibles a lancé une opération de crowdfunding pour accélérer son développement…  

A l’apéro, en dessert ou plat principal, les insectes de la start-up Micronutris peuvent se déguster tout au long du repas. Et bientôt ce sera même possible en en-cas. Créée il y a quatre ans à Saint-Orens, la société spécialisée dans l’élevage et l’élaboration de produits à base de grillons et de vers comestibles compte bientôt lancer une barre énergétique.

Pour développer sa gamme et multiplier par dix sa production d’ici à fin 2016, la faisant passer d’une à dix tonnes par mois, elle vient de lancer une opération de crowdfunding sur la plateforme toulousaine de financement participatif Wiseed.
Objectif : lever 500.000 euros. « Aujourd’hui nous distribuons nos produits via notre site Internet, un réseau de partenaires, notamment des traiteurs, mais aussi des épiceries fines et des magasins bio. Grâce à cette campagne, nous nous préparons à les vendre en grande distribution », explique Cédric Auriol, le fondateur de Micronutris qui emploie aujourd’hui douze personnes.

Moins polluant

A la veille de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), qui se tiendra à Paris fin novembre, il ne manque pas d’arguments pour convaincre les investisseurs et les consommateurs. Si pour l’heure, ces derniers goûtent souvent ces gâteaux aux grillons par curiosité, le chef d’entreprise espère leur faire remplacer régulièrement leur steak par des pâtes aux insectes.
« Leur élevage a un gros avantage, il pollue 100 fois moins que la production de viandes animales. Or ils sont riches en protéines et les besoins vont être grandissants à l’avenir. On ne dit pas que nous sommes la solution, mais une des solutions pour permettre de relever le défi alimentaire », assure Cédric Auriol. Une idée qui a en tout cas fait mouche auprès de Nicolas Hulot.
Ce dernier l’a retenue dans le cadre de My positive impact, une campagne qui permet aux citoyens de voter pour les initiatives qu’ils trouvent bénéfiques pour la planète. Les meilleures seront présentées devant les Nations présentes lors de la COP 21.
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Source: 20 Minutes, B.C., publié le 18/06/2015
http://www.20minutes.fr/toulouse/

mercredi 17 juin 2015

Hôpital d'Auch : des insectes au menu

Des insectes au menu mais aussi des algues. Et c'est bon, on vous l'assure! Concernant les premiers, il y en aura pour tout le monde... «Un million d'espèces d'insectes comestibles sont recensées. Potentiellement, elles sont peut-être 10 fois plus». Les algues aussi (laitue de mer, nori, dulse...) offrent un très large échantillon.

Hier insectes et algues étaient proposés à la dégustation au centre hospitalier d'Auch où le CLAN (comité de liaison en alimentation et en nutrition) de l'établissement mettait les petits plats dans les grands à l'occasion de la Journée nationale de l'alimentation à l'hôpital et en EHPAD. Les équipes de cuisine et les diététiciennes ont respecté la directive nationale en composant le menu imposé aux 700 établissements participants : mousse d'artichauts à la provençale, salade de melon à la menthe, parmentier de lapin, faisselle aux fruits rouges.

Mais comme chaque CLAN avait droit en parallèle à sa partie solo, les diététiciennes du CH Auch, jeunes (à l'exception de leur chef Martine qui d'ailleurs prenait sa retraite. hier soir), ont choisi de nous mettre l'eau à la bouche avec «l'alimentation de demain». Insectes, algues et menus alternatifs (sans viande ni poissons ou en quantité moindre, les protéines animales étant remplacées par des protéines végétales) précipiteront-ils aux oubliettes notre bon vieux magret-frites, notre bonne vieille garbure? Pas de sitôt, prévoient Vanessa, Laure et Agathe qui ne se voient pas préconiser dans l'immédiat, des insectes en guise de hors d'œuvre pour les patients ou personnes âgées. «Mais il y a 20 ans qui aurait parié que les Français se régaleraient à consommer du sushi?». Par goût et/ou par nécessité («environnementale notamment, les végétaux consommant moins d'eau que l'élevage de bétails et leur production entraînant moins de gaz à effet de serre»), la composition de notre alimentation va continuer à se modifier que l'on soit en pleine santé, «patient» ou très âgé...Les diététiciennes ne s'en émeuvent pas. Elles ne veulent pas être celles qui nous «mettent à la diète» et soulignent que l'important réside dans l'équilibre, les bons apports (2000 calories/jour), les carences évitées. Hier après notre déjeuner avec insectes croquants sous la dent, algues goûteuses et menu alternatif (carottes râpées aux amandes grillées, pois chiche et riz à la catalane, yaourt), notre après-midi fut...à fond la forme!
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Source : La Dépêche, B.D., 17/06/2015
http://www.ladepeche.fr


lundi 15 juin 2015

Triballat mise sur les protéines végétales en restauration collective

Basée à Noyal-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine), Triballat Noyal fabrique et commercialise des produits à base de lait et de soja (marques Sojasun, Vrai, Petit Billy, Petit Breton, Merzer etc.). L'entreprise réorganise et structure actuellement sa division Foodservice afin de se développer davantage sur le marché de la restauration hors domicile (RHD).

La restauration hors domicile représente aujourd’hui « 5 % des 250 millions d'euros de chiffre d'affaires de Triballat » selon Pascal Bénard, responsable des ventes CHD (Consommation hors domicile). Et ce marché représente un véritable potentiel de développement pour Triballat : la RHD compte plus de 240.000 restaurants municipaux, scolaires, d’entreprises dans tout l’Hexagone.

A ce jour, la division Foodservice de l’entreprise familiale pâtit d’un manque de visibilité auprès des grossistes, peu enclins à référencer les produits « de niche » du breton (bio et/ou végétal). Triballat Foodservice, qui compte aujourd’hui 7 collaborateurs, mise sur le renforcement de sa force commerciale pour porter la bonne parole directement auprès de la restauration collective afin de créer la demande auprès des grossistes.

Autre constat : les produits bio n’ont actuellement pas le vent en poupe auprès de cette clientèle. Pascal Bénard a la solution : « Nous portons une attention particulière au développement des protéines végétales (…) Il faut garder notre longueur d'avance sur ce nouveau marché, d'autant que la disponibilité en protéines carnées pose question à long terme ». Triballat Noyal a ainsi déjà mis sur le marché des steaks soja et des boulettes soja.

Un site web dédié à la division Foodservice est en ligne depuis début 2015. L’entreprise écoule déjà chaque année en RHD 3.000 tonnes de produits, essentiellement des yaourts et desserts ultrafrais à base de préparations végétales des marques Vrai et Sojasun.

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Source : Le Journal des Entreprises de juin 2015 - édition Ille-et-Vilaine; « Triballat. L'activité « foodservice » s'organise »
http://www.bretagne-innovation.tm.fr

samedi 13 juin 2015

Les grands chefs passent au vert

Exit l'époque où la cuisine végétarienne était le parent pauvre des tables de luxe. Joël Robuchon, Christophe Moret et Thierry Marx, entre autres, s'emballent pour cet univers encore à défriche.

Les palaces auraient-ils perdu le sens de l'étiquette? Ce soir-là à La Bauhinia, un des deux restaurants du Shangri-La, dans le XVIe arrondissement de Paris, les serveurs naviguent sous les lumières vertes en jeans, chemises à carreaux et espadrilles. Vêtue d'un tablier, devant la rotonde, Élise Riant, maraîchère à Carrières-sur-Seine, dans les Yvelines, vante les mérites de ses radis, laitues, navets, brocolis ou encore carottes. Nous sommes le jeudi 4 juin, et le chef Christophe Moret inaugure son premier «Dîner 100 % Green» mensuel*. Soit un menu végétalien en cinq services, sans aucun produit d'origine animale, déployant «jus végétal et feuille à feuille de carotte», «bloody mary de tomates et pastèque», «kacha (semoule de sarrasin, NDLR) et légumes verts», «fraises de plein champ». Et surtout, en entrée, un épatant «navets/betteraves et tofu en beaux ravioli»: les cubes de fromage de soja, fermenté sur place, se révèlent doux et enveloppants comme un nuage.

Avec son physique de troisième ligne de rugby, le cuisinier inscrivait déjà il y a un mois, vert sur blanc, quatre recettes «En direct de nos maraîchers» en tête du menu de La Bauhinia. «Avant, quand on était végétarien, les gens pensaient: “Il est malade.” Maintenant, c'est plutôt: “Il fait attention à sa santé”, observe celui qui a pris en janvier les commandes des fourneaux de l'hôtel. En vingt ans, l'approche des cuisiniers a considérablement évolué.»

La preuve? L'Atelier Joël Robuchon à Paris, deux macarons Michelin, lançait le mois dernier un menu végétalien et sans gluten baptisé «Food & Life». «Je l'ai mis en place à Las Vegas la semaine dernière, confiait la grande toque ce mardi, par téléphone, à sa descente de l'avion. Puis j'installerai trois ou quatre plats à La Grande Maison, à Bordeaux.» Au même moment, la table deux étoiles du Trianon Palace, sous la houlette de Gordon Ramsay, instaurait un «Menu Detox 100 % Veggie». Notez bien l'anglicisme. Sur les cartes, les termes «végétarien» ou «végétalien» brillent par leur absence. Au Shangri-La, la communication officielle préfère «cuisine végétale et de plaisir» ou encore «naturalité». Un vocable flou et malléable, apparu en septembre dans la bouche d'Alain Ducasse. Le chef décrivait ainsi la nouvelle impulsion de son restaurant gastronomique du Plaza Athénée, autour d'une trilogie de légumes, céréales et poissons. Pas entièrement végétarien, donc. Il continuera sur sa lancée en publiant en novembre un ouvrage sobrement intitulé Naturalité.

Thierry Marx est un des rares à avoir signalé, par des pictogrammes, les plats sans gluten, sans lactose et sans viande à la carte de son restaurant Le Camélia, au Mandarin Oriental. Les mots font peur. «Les chefs ne veulent pas donner l'impression de cibler une clientèle, observe-t-il. J'en sais quelque chose: on m'a souvent réduit à une tendance moléculaire.» Mauro Colagreco, qui propose au Mirazur de Menton un menu carte blanche, confirme: «Je n'ai pas envie d'être catalogué. Je ne veux pas m'empêcher d'utiliser d'autres produits.» 

Le double-étoilé d'origine argentine figurera dans la première Encyclopédie de la cuisine végétarienne, à paraître le 7 octobre, chez Flammarion, sous la plume d'Estérelle Payany. Les autres chefs présents dans cet ouvrage de 400 pages? David Toutain (Paris), Amandine Chaignot (Hôtel Rosewood, Londres), Emmanuel Renaut (Flocons de Sel, Megève), Armand Arnal (La Chassagnette, Arles), Édouard Loubet (Domaine de Capelongue, dans le Luberon), Claire Heitzler (pâtissière de Lasserre, Paris) ou encore Pietro Leemann. Ce dernier dirige Joia, à Milan, le seul restaurant d'Europe entièrement végétarien distingué par le Guide rouge. À Paris, le nombre de tables ayant écarté les produits animaux a plus que doublé en cinq ans passant d'une vingtaine à plus de 45 adresses, selon l'association Mangez végétarien. «Cette cuisine n'est pas une cuisine du manque mais une cuisine de reconstruction du goût, estime Estérelle Payany. Cela la rend techniquement plus compliquée: retirer la viande, équivaut souvent à soustraire l'umami (la notion de saveur, NDLR).»

«En définitive, quand on va manger dans un très grand restaurant, qu'est-ce qui fait la différence?, demande Christophe Moret. La sauce et les légumes. Cela paraît idiot, mais il faut beaucoup d'adresse pour leur apporter le twist qui les rendra intéressants.» Thierry Marx renchérit: «C'est un produit très fragile qui réclame énormément de précision. Il faut être dans l'énergie: travailler avec des eaux chaudes, des eaux froides, les chasser tout de suite.» En ce qui le concerne, l'ex-juré de «Top Chef» ne consomme plus de nourritures animales depuis plus de dix ans. «Je n'ai pas peur de goûter une entrecôte pour autant. Je connais parfaitement la texture de la viande et les chaînes de maturation.» On se souvient que la femme d'Alain Ducasse, elle-même végétarienne, n'est pas étrangère à l'ouverture en 1998 du Spoon de Paris, une adresse (aujourd'hui fermée) très portée sur le végétal, multipliant les woks et les «cookpots» de légumes.

À Paris, le nombre de tables ayant écarté les produits animaux a plus que doublé en cinq ans passant d'une vingtaine à plus de 45 adresses, selon l'association Mangez végétarien

Pour les fortunes internationales, familières des tables de luxe, ces nouvelles formules présentent l'avantage d'esquiver interdits et contre-indications alimentaires. «Nous devons répondre aux attentes de nos clients, résume Christophe Moret. Avant tout, nous sommes des commerçants.» À ce propos, que révèlent les livres de comptes? En 1983, le premier «Menu légumes» de Michel Bras fit chou blanc: faute de demande, on le supprima de la carte la saison suivante. Mais il est revenu depuis quatre ans de manière permanente dans le restaurant triple-étoilé de Laguiole. Lorsque Alain Passard a supprimé en 2001 la viande rouge de sa rôtisserie L'Arpège, «tous nos anciens clients ont déserté». Le chiffre d'affaires chute alors de 32 % ; dix-huit mois sont nécessaires pour redresser la barre. Les recettes de la cave enregistrent une chute de 5 % qui, elle, n'a jamais été rattrapée. La clientèle soucieuse de son bien-être n'est généralement pas une grande consommatrice d'alcool. Et les accords vins-végétaux ne sont pas encore entrés dans les habitudes. Dans ces adresses où les flacons représentent une source de marges substantielles, le manque à gagner est significatif. Chez Joël Robuchon, le sommelier a trouvé la parade en proposant à ses clients du saké.

Au-delà de la disparition des produits carnés, le phénomène pose la question de l'architecture des assiettes. «Pourquoi dit-on bœuf-carottes et pas carottes-bœuf?», interroge, facétieuse, Estérelle Payany. Une chose est certaine, les légumes ne jouent plus les utilités. «Lors de mon apprentissage, mon chef me parlait plus facilement d'une belle poularde, d'un beau turbot que d'une belle carotte, se souvient Alain Passard. Pourtant, on n'a encore rien fait avec le poireau, l'échalote, l'oseille, l'épinard. Tout reste à accomplir: cette cuisine est encore vierge.»
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Source : http://www.lefigaro.fr/gastronomie/
Publié le 13/06/2015 par Hadrien Gonzales

jeudi 11 juin 2015

Le Cetiom renommé Terres Inovia

Depuis le 9 juin, le Cetiom a changé de nom pour devenir Terres Inovia. Le centre technique des oléagineux et protéagineux axera davantage ses missions sur l’innovation et la performance.

La filière oléagineuse et protéagineuse se réorganise et depuis le 9 juin, le Cetiom a changé de nom pour devenir Terres Inovia. Deux pôles ont vu le jour : Terres Univia, l’interprofession et Terres Inovia, l’institut technique. Leur mission est claire : améliorer l’indépendance en protéines végétales de la France ; tout en renforçant les productions locales et les interactions sur le territoire. « Notre nouveau nom en dit long sur notre engagement. Celui d’ouvrir de nouvelles voies, en recherche permanente de solutions innovantes et performantes », explique Bernard de Verneuil, président de Terres Inovia.

« Nos missions s’inscrivent dans la continuité, mais aussi dans l’intensification, pour être à la hauteur du défi majeur qui nous attend : accompagner la transformation en profondeur de notre agriculture », ajoute-t-il. Les travaux de chaque pôle auront pour but d’améliorer la compétitivité des cultures et leur valorisation. Afin d’intégrer l’ensemble des acteurs, du champ au consommateur, Terres Inovia souhaite instaurer un système agricole global par l'introduction de nouvelles rotations, l'optimisation des rendements de chaque plante, etc.

« Nous savons que cette nouvelle séquence qui s’engage a besoin de la contribution experte et engagée de tous. C’est de cette façon que nous avons construit le succès de notre filière. C’est de la même manière et dans le même état d’esprit que nous voulons construire l’avenir », affirme Bernard de Verneuil.
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Source : 11/06/2015 | par LD | Terre-net Média
http://www.terre-net.fr

mercredi 10 juin 2015

Quatre étudiants caennais imaginent et créent des pâtes aux insectes

« Les enfants, ce soir on mange des torsades aux insectes ! » Vos bambins font la grimace ? Rassurez-les. Ces pâtes ressemblent à… des pâtes. Elles ont le goût de pâtes, au blé complet par exemple. Et elles se cuisinent comme toutes les pâtes : 6 minutes dans de l’eau salée. Ensuite, c’est selon vos envies. Mais pas la peine d’ajouter de la viande. Ces 100 gr de torsades aux insectes regorgent de protéines. Soit, pour 100 gr, l’équivalent de 100 gr de pâtes classiques et un steak haché.

Unique en Europe

Cette invention, une première en Europe, on la doit à quatre étudiants en section agro-alimentaire de l’ESIX (école supérieure d’ingénieur Normandie) à l’université de Caen. En trois mois, ils ont imaginé et finalisé leur projet « 1 000 pâtes » financé grâce à un partenariat avec Micronutris. Une entreprise toulousaine, leader en Europe pour l’élevage d’insectes. Produites en Bretagne, les pâtes sont aujourd’hui disponibles sur le site internet de Micronutris et seront bientôt présentes dans les épiceries fines, bio et pourquoi pas plus tard dans les rayons des grandes surfaces. Reste à fixer le prix du paquet de 200 gr.

Pour les quatre étudiants, les intérêts sont multiples :
"Les insectes (en l’occurrence des vers séchés et broyés) sont très riches en protéines. On lutte contre l’augmentation des terres cultivables et cela limite les rejets de gaz à effet de serre, ainsi que la consommation d’eau."
Au pays de Rabelais, il faudra peut-être du temps pour convaincre la ménagère. Mais comme le font remarquer justement ces futurs ingénieurs agronomes :
"Les pâtes sont un produit de grande consommation et nos torsades ont l’aspect visuel de pâtes classiques". Surtout, "en 2050 il y aura 9 milliards d’êtres humains et il y a déjà une saturation de production de protéine animale (viandes d’élevage)."
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Source: Liberté Le Bonhomme libre, 10/06/2015, par Arnaud Héroult
http://www.libertebonhomme.fr

mardi 9 juin 2015

Protéines végétales : Valorex lance un programme de 17 M€

Valorex a annoncé le 3 juin le lancement d'un programme de recherche de 17 millions d'euros sur cinq ans. Le champ de travail : la mise au point de technologies de cuisson-extrusion pour accroître de 25 à 35 % la digestibilité des graines entières d'oléagineux et protéagineux digestibles par les animaux. Un moyen, selon Valorex, d’améliorer l'indépendance en protéines végétales de la France, qui importe 3,5 millions de tonnes de tourteau de soja pour l'élevage chaque année.

La nouvelle ligne de cuisson–extrusion dévelopée par Valorex disposera d'une capacité de 50 000 tonnes par an d'aliments ou de noyaux extrudés à base de graines oléo-protéagineuses. Les aliments sont dédiés aux élevages laitiers. Avec ce procédé, « seul 1 million d'hectares de plantes oléoprotéagineuses suffirait à remplacer l'intégralité du tonnage de soja importé en France », estime la structure.

Valorex entend mettre en place une filière de valorisation de ces aliments. Jusqu'à présent, réservée aux graines de lin, la contractualisation sera étendue au lupin et féverole en Ille-et-Vilaine et Normandie, au soja et féverole dans le Doubs et en Bourgogne, au soja et au pois dans l'Aveyron.

Ce programme est financé par le Programme d'investissements d'avenir à hauteur de 8 M€, dont 4 M€ de subventions et 4 M€ d'avances remboursables. Il a été labellisé par trois pôles de compétitivité : Valorial, Industries et Agro-Ressources, et Vitagora.

Terrena, Dijon Céréales, l'Inra et le groupe Avril sont partenaires du projet.

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Source : Campagnes et Environnement, S.Ay, 09/06/2015
http://www.campagnesetenvironnement.fr

dimanche 7 juin 2015

Nous ne sommes pas prêts de manger des insectes

Manger des insectes, c'est le petit buzz qui monte et qui monte. Malgré l'engouement, notre société est-elle prête ? Et si nous nous trompions de stratégie ?

Les insectes à croquer font de plus en plus parler d'eux . Qu'ils soient promus par Kofi Annan où même envisagés comme « une filière d'avenir pour la France » ... Ils n’ont pas l’air bien appétissants pour nous, qui n’avons pas vraiment de liens avec l’entomophagie (le fait pour un humain de manger des insectes).
Il est certes devenu plus simple de les intégrer dans notre bol alimentaire, note le site américain « NPR » . Nous pouvons désormais acheter des sucettes au scorpion ou des produits cuisinés à base de farine de grillon... Mais nous partons de loin. Selon la chercheuse britannique Ophelia Deroy qui a conduit plusieurs enquêtes, une très large majorité d’Occidentaux n’a encore jamais mordu d’insecte.

Pas tant que ce n’est pas meilleur

Législateurs et médias sont partis du principe (pas totalement infondé peut-être) que les insectes nous dégoûtent. Après tout, nous avons appris à les associer à la contamination et aux maladies qu’ils peuvent transmettre. Pour nous convaincre désormais, l’accent est mis sur : manger des insectes, c’est nutritif, et c’est bon pour l’environnement, résume Ophelia Deroy dans une tribune pour la revue « Nature » .
Mais sans doute « nous devrions penser un peu moins à combattre le dégoût et un peu plus à susciter le goût », encourage la chercheuse, qui estime qu’il faut rendre l’expérience moins effrayante et plus agréable. Pour elle, le déclic fut un grillon vaporisé « d’une très belle poussière dorée » au milieu d’une salade.

Booster l’image

Des soirées promeuvent parfois les burgers à la sauterelle et les sushis aux vers, à grands renforts de chefs-stars aux fourneaux et de starlettes aux assiettes. D’ailleurs selon Robert Nathan Allen, à la tête de Little Herds qui promeut les insectes comestibles, « les chefs (et leurs invités célèbres) jouent un rôle primordial pour rendre les grillons sexy, tout comme ils ont transformé les poissons crus, dangereux, ou peu ragoûtants, en sushis, LE plat des élites d’Hollywood ».
Ophelia Deroy partage aussi l’avis qu’il faudrait « glamouriser » un peu les insectes... En changeant leurs noms par exemple ! En 2004, l’Australie qui souffrait alors d’une terrible invasion de sauterelles, a changé son nom anglais « locust », en « sky prawn » (littéralement crevette du ciel) pour la rendre plus appétissante.
« Et nous ne devons pas oublier les amateurs de sucreries », prévient Ophelia Deroy : « beaucoup d’insectes tombent naturellement dans la catégorie "dessert" ». Il doit certes y avoir mieux que les sucettes au scorpion. « C’est à nous de rendre les insectes attirants et abordables avant d’espérer changer les mentalités et les goûts », rappelle Ophelia Deroy. Oubliez donc les arguments nutritifs et environnementaux, exigez qu’on vous serve des insectes plus « sexy ».

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Source : Les Echos, Marion Degeorges, 07/06/2015
http://www.lesechos.fr