mardi 28 novembre 2017

Fazer lance en Finlande un pain qui fourmille de criquets

Les insectes font beaucoup parler d’eux depuis trois ans, mais ils ne sont toujours pas présents en France en l’alimentation humaine. Si l’Hexagone a choisi de ne pas autoriser leur utilisation pour ces applications*, la Finlande a quant à elle validé leur commercialisation le 1er novembre. Le groupe Fazer, boulanger industriel, a sauté sur l’occasion en commençant la distribution dans ses corners d’un pain à la farine de criquet dès le 24 novembre : le Fazer Sirkkaleipä. Le développement de ce pain a débuté cet été. Comme la farine de criquet n’est pas disponible en grande quantité, Fazer envisage une commercialisation par étapes : d’abord dans 11 de ses corners en grandes surfaces, puis dans les 47 unités dont il dispose en Finlande. La pâte sera réalisée puis cuite sur place pour garder un aspect artisanal.

3% d'insectes pour un pain source de protéines

Niveau formulation, le pain contient 3 % de farine d’insectes, l’équivalent de 70 criquets. La farine est composée d’insectes séchés et broyés. Elle est ensuite mélangée à la farine que produit Fazer pour une utilisation plus facile. « Le résultat est délicieux en plus d’être nutritif. Ce pain aux criquets est une bonne source de protéines. Les insectes contiennent aussi de bons acides gras, du calcium, du fer et de la vitamine B12 », explique Juhani Sibakov, directeur de l’innovation de Fazer Bakery Finland.

Fazer a également pu se lancer dans les insectes car les Finlandais sont plus ouverts que d’autres Européens à ce type d’ingrédients. « Selon une étude**, de tous les consommateurs nordiques, les Finlandais sont ceux qui ont l’attitude la plus positive envers la consommation d’insectes. Ils sont connus pour vouloir essayer de nouveaux produits et notre pain aux criquets est une bonne occasion de tester l’alimentation du futur. Les distributeurs nous ont tout de suite annoncé qu’ils incluraient notre pain dans leur assortiment », termine Juhani Sibakov.

* En Europe, les insectes pour l’alimentation humaine dépendent de la réglementation Novel Food. Les fournisseurs doivent donc demander une autorisation en déposant un dossier et aucun n’a été accepté pour l’instant. Certains pays comme la Belgique, les Pays-Bas ou la Finlande ont publié une liste positive d’insectes consommables par l’Homme. Pour plus de détails, lire novembre 2017, p 40.
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Source : Processalimentaire.com, Amélie Dereuder,  27 Novembre 2017

lundi 20 mars 2017

Le Village By CA Nord de France : appel à candidatures européen pour innover autour de la protéine végétale

Le besoin supplémentaire en protéines d’ici 2030 est estimé à 40%.

Couvrir ce besoin supplémentaire essentiellement via la production de protéines animales est intenable pour la planète : un meilleur équilibre entre les apports en protéines animales et protéines végétales est donc critique au niveau mondial.

L’enjeu : innover pour accélérer l’adoption par les consommateurs des protéines végétales dans le monde.

Vous êtes un porteur de projet ou une start-up de moins de 3 ans. Vous développez des produits, procédés, services ou applications innovants autour de la protéine végétale ? Vous cherchez à assurer et booster le développement de votre entreprise ?

Soumettez votre projet dans l'une ou plusieurs des catégories suivantes :
- défi nutritionnel
- défi environnemental
- défi gustatif
- défi satiété
- défi culturel

Les projets lauréats seront désignés à l'occasion de Nutrevent le 14 juin 2017 à Lille.
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Source : levillagebyca.com, 13/03/2017


vendredi 17 mars 2017

Où mangera-t-on le plus de viande en 2025? La réponse en carte

Seriez-vous capable de vous passer de bœuf, de porc ou de poulet? Le 20 mars sera l'occasion de l'essayer puisque ce sera la Journée internationale sans viande. Plusieurs pays ne sont toutefois pas près de lâcher le morceau, indiquent les projections de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Dans le monde, en 2015, une personne a mangé en moyenne 34,1 kg de viande, estime l’OCDE. Dans dix ans, les protéines animales seront toujours présentes dans l’assiette avec une consommation globale par personne de 35,2 kg.

L’influence des pays émergents

Selon l’agroéconomiste Pascal Thériault, la consommation globale par personne pourrait même augmenter à 38 kg, avec l’épanouissement économique des pays émergents comme le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine (BRICS).
"La Chine s’enrichit, rappelle le professeur à l’Université McGill. On développe une économie de services et de plus en plus, on va voir plus de consommateurs s’intéresser à la viande"  Pascal Thériault
Plus de mangeurs de viandes, plus de pressions sur les systèmes agroalimentaires, l’environnement et, donc, le prix. Devant cette possibilité, le gouvernement chinois tente déjà d’atténuer l’engouement au moyen d’un guide alimentaire plus restrictif.

« Récemment, la Chine a adopté un nouveau guide alimentaire qui encourage les gens à diminuer leur consommation de viande de moitié », rappelle Sylvain Charlebois en ajoutant que la tendance se dirige vers des viandes perçues comme étant plus santé, telles que le porc et le poulet.

Les Chinois séduits par le mode de vie occidental craqueront-ils pour le gros steak à l’américaine? «D’un point de vue environnemental, on espère que non, parce que le grain serait mieux utilisé ailleurs et qu’on mange déjà trop de viande », lance Pascal Thériault.

En ce moment, l’Américain moyen dévore 24,75 kg de bœuf par an, comparativement à 4,3 kg dans le BRIC. Une moyenne étonnamment basse, mais qui s'explique en partie par la grande préférence pour la volaille en Asie, mais aussi par l'alimentation plus végétarienne en Inde.

Sylvain Charlebois, doyen de la Faculté de management Université Dalhousie, à Halifax, n'est toutefois pas convaincu par ces statistiques de l'OCDE. « Je crois que la diminution par personne va continuer. Le coût croissant d’élevage et les considérations pour la santé, le bien-être animal et le développement durable, portées par les réseaux sociaux, décourageront les consommateurs à manger plus de viande, croit Sylvain Charlebois.

D'ailleurs, entre 2005 et 2015 au Canada, la demande pour le bœuf a diminué de 220 millions de kilogrammes. « C’est à peu près 6 kg par Canadien. C’est incroyable », explique le chercheur qui a publié l’an dernier une étude sur l’impact des prix du bœuf sur le comportement des consommateurs au Canada.

Le bœuf, ce luxe

La production bovine est particulièrement énergivore par rapport aux autres viandes, disent les chercheurs.

D’abord, le bœuf atteint sa maturité pour l’abattage au bout de deux ans alors qu’un poulet est prêt au bout de seulement six semaines. Quant aux besoins en nourriture, des producteurs obtiennent jusqu'à 1 kg de volaille avec 1,6 kg de moulée. Pour la même quantité de bœuf, on compte de 6 kg à 7 kg de moulée, mais aussi 8 litres d’eau.

« Ce n’est pas une filière qui est archi-efficace pour la conversion de fibres à protéine », reconnaît Sylvain Charlebois, et ça, malgré les améliorations en science animale. D’où l’engouement en recherche pour la viande rouge in vitro, qui ne requiert pas autant de temps, d’énergie et de ressources.

L'industrie lorgne aussi du côté des protéines végétales. Maple Leaf a d'ailleurs acquis pour 140 millions de dollars américains une entreprise spécialisée en la matière.

Ainsi, le bœuf est devenu une denrée de luxe et, du coup, aussi très vulnérable aux aléas économiques, comme les fluctuations des prix du grain et de l’énergie.

Les consommateurs, eux, se tournent plus vers le porc et le poulet. « On peut facilement substituer le bœuf haché par du porc », dit Pascal Thériault, en ajoutant que celui-ci arrive à maturité au bout de six mois et prend moitié moins de ressources que le bœuf.

Mais la viande la plus consommée dans le monde et qui gagnera en popularité d’ici 10 ans demeure le poulet, selon l’OCDE. En 2025, une personne en moyenne en mangera 14,2 kg/an, devant le porc (12,5 kg), le bœuf (6,7 kg) et l’agneau (1,88 kg)

Côtes levées contre grillons séchés

Dans son portrait, l’OCDE ne fait pas état des autres protéines qui se substituent aux viandes comme le poisson, les légumineuses ou encore… les insectes!

« En termes de conversion, je pense que l’insecte est très très élevé, mais il y a un blocage psychologique chez le consommateur. Quand tu vis dans l’abondance alimentaire, tu peux te permettre d’être difficile », conçoit Pascal Thériault.

Les légumineuses comme les lentilles et les pois chiches sont tout aussi efficaces pour l’omnivore qu’est l’humain, mais peinent à le séduire. « La légumineuse n’est pas quelque chose qui fait partie de notre diète de façon naturelle », dit Pascal Thériault en lançant à la blague que « ce sont les granos qui mangent ça. »
"L’humain est un accro du BBQ, alors c’est certain que les gens vont continuer d’acheter du bœuf."  Sylvain Charlebois
Si la Journée sans viande est un exercice intéressant, une vie plus végétarienne s’avère encore un défi.
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Source : ici.radio-canada.ca, Pascale Fontaine, 17/03/2017

lundi 6 mars 2017

Les investisseurs américains parient sur les protéines alternatives

Bill Gates (co-fondateur de Miscrosoft), Arielle Zuckerberg (investisseuse et jeune sœur du fondateur de Facebook), Marc Benioff (PDG de Salesforce), New Crop Capital (fond d’investissement dans les projets de ruptures alimentaires) et Google Venture, pour ne citer que les plus connus, investissent fortement dans les jeunes entreprises innovantes qui développent des nouveaux produits sans protéines animales : crevettes à base d’algue, hamburger saignant de légume ou substitut de blanc d’œuf à base de levure.

En effet, depuis quelques mois, les levées de fond et prises de participation se multiplient aux Etats-Unis dans les start-up qui proposent des alternatives à la protéine animale avec la mission ambitieuse e nourrir les 9 milliards d’habitants sur notre planète prévue en 2050.

Cet intérêt des géants du numérique pour ces nouvelles sociétés n’est pas uniquement philanthropique et représente un nouveau levier de développement économique car une rupture des habitudes alimentaires est en train de se créer avec les revendications des nouvelles générations de consommateurs (X et Y).

En effet, la méfiance des consommateurs sur les produits proposés par l’industrie agro-alimentaire n’a jamais été aussi forte et selon un sondage mené par JWT Intelligence, 81% des Millennials américains (nés après 1980) estiment que les grandes marques alimentaires poursuivent des stratégies de production qui les rendent en mauvaise santé.

Une autre étude, réalisée par Sanford Bernstein, a révélé que la majorité des américains interrogés affirment qu’ils sont de plus en plus méfiant vis à vis de l’industrie agro-alimentaire actuelle et attendent de nouvelles propositions de valeurs en phase avec leur santé et celle de la planète.

Des nouvelles sociétés, fondées le plus souvent par des Millennals, souhaitent donc répondre à ces nouveaux défis démographiques, sociologiques, économiques et écologiques en proposant des produits alimentaires plus sains et en rupture avec ceux de l’industrie qui laisse les consommateurs dans l’opacité de ce qu’ils mangent vraiment.
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Source : sylvain-zaffaroni.com, 06/03/2017

mardi 28 février 2017

Protéines végétales : Christophe Sirugue, secrétaire d'Etat à l'industrie inaugure l'unité pilote Tereos

Alexis Duval, Président du directoire de Tereos, a inauguré aujourd’hui en présence de Christophe Sirugue, Secrétaire d'État chargé de l'Industrie, du Numérique et de l'Innovation une unité pilote pour la production d’aliments à base de protéines végétales. Implanté sur le site industriel Tereos de Marckolsheim (Alsace), ce pilote permet à Tereos d’amorcer une première commercialisation sur le marché de la restauration collective.

« L’inauguration de ce pilote industriel est une étape importante dans les développements que Tereos mène depuis de nombreuses années dans le secteur des protéines végétales. Cela illustre la capacité du Groupe à innover par le développement de nouveaux produits qui répondent aux évolutions des besoins alimentaires mondiaux. » a déclaré Alexis Duval, Président du directoire de Tereos.

Tereos développe les solutions alimentaires de demain

En 2050, face aux prévisions démographiques croissantes de la population mondiale, les besoins en protéines de la planète auront doublé. Les protéines animales, qui représentent 70% de la consommation de protéines dans le monde, ne pourront plus satisfaire à elles seules ces nouveaux besoins. Face à ces évolutions, Tereos est convaincu que le développement des protéines végétales constitue une des réponses d’avenir aux nouveaux besoins nutritionnels de la population mondiale.

Tereos est le second producteur mondial de protéine de blé et consacre près de 50% de son budget R&D à la nutrition. Acteur historique du secteur, Tereos a réalisé de nombreuses innovations depuis plus de 20 ans dans l’extraction de la protéine native de blé.

Après une phase de recherche et développement, Tereos démarre cette année une unité de production pilote, permettant d’amorcer une première commercialisation sur le marché de la restauration collective. Présenté sous le nom de « GenVie » durant sa phase de conception, ce nouveau produit prendra le nom de « Sauté Végétal » pour sa commercialisation en restauration collective.

Confectionné sous forme d’émincés, « Le Sauté Végétal » se distingue par sa composition 100% végétale à base de protéines de blé et de farine de pois chiche, l'ensemble issu de matières premières agricoles françaises. Grâce à son procédé breveté, récompensé lors du Concours Mondial de l’Innovation en 2015, Tereos a mis au point un produit sain et savoureux, facile à cuisiner et accommodable à tous types de recettes.

Un acteur engagé pour la création d’une filière française des protéines végétales

Alors que la France dispose de tous les atouts pour devenir un leader agricole et industriel mondial dans la production de protéines végétales, elle souffre d’une forte dépendance aux importations de protéines. Le développement de filières de transformation des matières premières agricoles, créatrices de valeur et fortes sur les marchés d’exportation, représente un enjeu d’avenir pour la valorisation des productions agricoles françaises.

La Commission Innovation 2030 avait remis un rapport au Président de la République identifiant les protéines végétales parmi ses sept « ambitions pour l’innovation ». La Commission émettait ainsi le souhait que les industriels français « se mobilisent pour développer de nouveaux produits alimentaires attractifs, à base de protéines végétales, à même de faire évoluer les comportements alimentaires et ainsi d'apporter une solution alimentaire pérenne, des emplois en France et une capacité d'exportation ».

Tereos, qui est un des principaux transformateurs de blé, de pomme de terre féculière et de luzerne en France, est à l’origine de multiples avancées dans la recherche sur la valorisation des protéines végétales. Le Groupe a notamment été à l’initiative de la création d’Improve, première plateforme d’innovation collaborative européenne totalement dédiée à la valorisation des protéines végétales et soutenue par le Programme d’Investissements d’Avenir porté par l’Etat.

A l’origine de la création de « Protéines France », un consortium composé de 7 acteurs français, leaders de la première transformation agricole, Tereos s’est engagé aux côtés de l’Etat en octobre 2016 lors du Salon International de l’Alimentation (SIAL), à développer la filière protéique française pour faire de la France un leader mondial des protéines végétales.
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Source : tereos.com, 28/02/2017

vendredi 24 février 2017

Le ministère de l'environnement allemand ne sert plus de viande lors des repas officiels

Fini la viande lors des dîners officiels du ministère de l'Environnement allemand. C'est la décision engagée prise par la ministre Barbara Hendricks.

"Nous voulons montrer l'exemple en termes de protection de l'environnement, car la nourriture végétarienne est meilleure pour le climat que la viande et le poisson", a-t-elle affirmé dans un communiqué.

Selon le quotidien allemand Bild, Barbara Hendricks a également précisé que les produits utilisés pour les repas officiels devaient être de préférence bio, de saison, locaux et issus du commerce équitable.

Cette décision de bannir la chair animale des menus du ministère, effective depuis janvier, n'a pas été bien reçue par tout le monde au pays du currywurst.

Comme le soulignent nos confrères du Huffington Post américain, le ministre de l'agriculture Christian Schmidt s'est prononcé contre cette position: "Je ne ferai pas de journée végétarienne de quelle que manière que ce soit. Plutôt que dans le paternalisme et l'idéologie, je crois dans la diversité et la liberté de choisir", s'est-t-il exprimé.

"Ils ne vont pas sauver le climat en empêchant des gens de manger de la viande. L'interdiction ne concerne qu'une poignée d'invités, pas les 1200 employés. C'est de l'idéologie pure", critique de son côté la députée Gitta Connemann.

L'Allemagne a beau être un paradis pour les végétariens (9% de sa population l'est), l'alimentation d'origine végétale n'est pas prête de détrôner la viande et le poisson. En témoigne la municipalité de Kassel qui essaye d'imposer en ce moment-même la vente de saucisses au sein d'un festival végétarien.

En août dernier, Barbara Hendricks avait déjà annoncé vouloir s'attaquer à l'élevage intensif, dénonçant ses "effets néfastes sur l'environnement". Selon un rapport de 2014 de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'élevage industriel est responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre.
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Source : huffingtonpost.fr, Marine Le Breton, 24/02/2017

lundi 20 février 2017

Jimini's parie sur les aliments à base de protéines d'insectes

Des insectes dans nos assiettes, c'est le credo de Jimini's. 

Pour y parvenir, la start-up lève 1 million d'euros, pour une moitié auprès du Comptoir de l'Innovation (groupe SOS) et pour l'autre moitié en prêts long terme auprès de Bpifrance.

Créé fin 2012 par un diplômé de EDC Business School, Clément Scellier, et par un juriste en droit privé, Bastien Rabastens, Jimini's a commencé par commercialiser des insectes apéritifs, entiers et aromatisés, par exemple aux tomates séchées ou au pain d'épices. Au total, neuf goûts différents sont proposés, consent Clément Scellier, le « fourmirecteur » général. En trois ans, l'entreprise a étendu sa gamme aux barres énergétiques vendues en Belgique, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et, à compter du 1 mai, en Suisse. Mais pas en France, faute d'une réglementation limpide sur la vente d'aliments à base d'insectes. Un flou que Jimini's s'emploie à lever, notamment au sein de l'association interprofessionnelle internationale Ipiff.

Avant la mise en place d'une procédure de mise sur le marché simplifiée en 2018, les deux cofondateurs comptent bien prendre position, assure Clément Scellier. La start-up, qui a réalisé 550.000 euros de en 2016, parie sur le même engouement dans l'alimentation humaine que celui de l'alimentation animale après les levées de fonds de Ynsect et de nextProtein.
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Source : Les Echos, Yves Vilaginès, 20/02/2017

vendredi 20 janvier 2017

Coop suisse lance son burger aux insectes

La Coop proposera en exclusivité sur le marché suisse des produits contenant des insectes, comme des burgers ou des boulettes de viande hachée dès le printemps 2017

Jusqu'à présent, les insectes n'étaient pas autorisés en Suisse à la commercialisation comme denrées alimentaires, alors qu'ils représentent une véritable source de protéines, que leur élevage est durable et leur saveur raffinée. L'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires a annoncé aujourd'hui que le commerce de certains insectes serait autorisé dès le printemps 2017. En collaboration avec la start-up Essento, Coop s'est investie en faveur de cette autorisation et a développé la recherche sur les produits à base d'insectes. Au printemps prochain, Coop proposera en exclusivité sur le marché suisse des produits contenant des insectes, comme des burgers ou des boulettes de viande hachée.

«Le secret de notre réussite réside dans notre capacité à identifier les tendances et à innover», explique Roland Frefel, responsable des Produits frais chez Coop. «En ajoutant certaines variétés d'insectes à la liste des ingrédients de certains produits transformés, nous misons sur une industrie alimentaire moderne et tournée vers l'avenir et créons dès le début une offre adaptée qui permet aux clients de découvrir un nouveau monde de saveurs.» Dès la mise en application de la nouvelle loi sur les denrées alimentaires, certains supermarchés Coop proposeront des versions étonnantes de burgers et de boulettes de viande hachée.

Les bonnes raisons de manger des insectes

Deux milliards d'individus dans le monde se nourrissent régulièrement d'insectes. Les raisons d'adopter les insectes dans notre régime alimentaire sont nombreuses.

Qualités gustatives: les insectes ont goût délicieux et apportent une variété de saveurs dans nos assiettes. Le goût des criquets pèlerins rappelle celle du poulet. Les vers de farine possèdent un arôme proche de la noix.

Santé: les insectes sont aussi riches en protéines que la viande et le poisson. Ils contiennent des vitamines et des minéraux essentiels ainsi que des acides gras insaturés. Ils représentent un complément sain aux habitudes alimentaires des Occidentaux.

Promouvoir le développement durable: l'élevage des insectes peut s'effectuer de manière parfaitement durable. Il demande très peu d'eau et de nourriture. De plus, il ne produit qu'une faible quantité de gaz à effet de serre.

Des partenariats pour inventer l'alimentation de demain

Essento se consacre depuis plus de trois ans au potentiel culinaire des insectes. Cette jeune start-up suisse développe, produit et commercialise pour le commerce de détail et la restauration de délicieuses spécialités à base d'insectes comestibles. «Coop ne cesse d'innover et de façonner l'avenir. C'est indispensable si l'on veut conforter notre position de leader du marché», souligne Roland Frefel pour justifier la collaboration avec Essento.

Dans le cadre de l'initiative Kickstart Accelerator, réservée aux start-up, Coop soutient également la société finlandaise Entocube qui élève ses grillons en conteneurs et les nourrit de déchets végétaux pour qu'ils soient ensuite transformés en poudre de protéines.
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Source : Le Matin, 16/12/2016

jeudi 19 janvier 2017

Roquette investit massivement dans la protéine végétale

Le groupe injecte 300 millions d'euros dans une nouvelle usine au Canada.

Roquette veut profiter du goût de plus en plus prononcé des consommateurs pour les ingrédients naturels. Le géant des dérivés de l'amidon va investir 300 millions d'euros au Canada dans la construction de la plus grosse usine de protéines de pois au monde. Une protéine à haute valeur ajoutée, très bien adaptée à l'alimentation diététique, pour vegan ou végétariens, ou pour la nutrition du sportif ou des seniors.

Avec une ouverture programmée en 2019, l'usine sera installée à Portage la Prairie, dans le plus grand bassin de production de pois au monde. Le Canada en produit quelque 3,5 millions de tonnes chaque année, loin devant nos 700.000 tonnes hexagonales.

Roquette avait déjà marqué son intérêt pour cette protéine végétale en investissant 40 millions dans son unité de Vic-sur-Aisne, inaugurée l'an dernier, avec une capacité de 80.000 tonnes et déjà à pleine charge face à un marché mondial très porteur, en croissance de 13 % à 14 % l'an. « L'usine française est le point d'envoi de nos protéines de pois dans le monde. Elle est déjà saturée, nous allons la "dégoulotter" le plus vite possible », précise aux « Echos » Jean-Marc Gilson, directeur général du groupe. Ainsi, en 2019, Roquette devrait disposer de deux unités de 100.000 tonnes chacune.

Très discret, le groupe familial réalise un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros, dont plus de 80 % à l'international. Il compte 8.000 salariés, dont la moitié en France. Roquette renforce avec cette opération son choix d'accélérer dans la nutrition-santé, un domaine qui représente déjà les trois quarts de son activité. La protéine de pois y prendra une part majeure : représentant un peu moins de 10 % des ventes du groupe, elle devrait passer à 15 %-20 % à terme, estime Jean-Marc Gilson. « On est au début d'une nouvelle industrie de protéines à base végétale à haute valeur ajoutée », considère-t-il.

Barres énergétiques

La protéine de pois n'est pas allergène, sans gluten et sa valeur nutritionnelle est très importante. Elle très bien digérée par les personnes âgées et permet aux patients dénutris de reconstituer rapidement leur masse musculaire. Le marché des barres énergisantes est d'ailleurs un autre segment prioritaire de développement pour les promoteurs de la protéine.

Le projet canadien s'inscrit dans un doublement du rythme annuel des investissements industriels de Roquette, qui doit passer de près de 200 millions à un peu moins de 400 millions pendant plusieurs années.
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Source : Les Echos, Olivier Ducuing, 19/01/2017

Des insectes au menu en Suisse dès le 1er mai 2017

Les Suisses pourront bientôt acheter des grillons et des sauterelles en toute légalité pour les manger.

Les Suisses pourront acheter des grillons et des sauterelles en toute légalité. La nouvelle loi sur les denrées alimentaires, qui améliore aussi la transparence pour les consommateurs, entrera en vigueur le 1er mai 2017, a décidé vendredi le Conseil fédéral.

En tout, 27 ordonnances ont été remaniées et corrigées afin d'accompagner la révision de la loi sur les denrées alimentaires adoptée par les Chambres fédérales en juin 2014. La perle de ce régime: la commercialisation de trois espèces d'insectes.

Concrètement, il s'agit de la larve du ténébrion meunier, soit le ver de farine (Tenebrio molitor), du grillon domestique (Acheta domestica) et du criquet migrateur (Locusta migratoria). Le gouvernement s'est limité pour l'heure aux trois espèces les plus connues parmi les amateurs d'insectes.

Les petites bêtes doivent provenir d'un élevage. Elles ne peuvent être mises sur le marché que si elles ont été surgelées dans les règles et ont fait l'objet d'un traitement pour détruire les germes végétatifs, indique l'ordonnance idoine. Pour mettre d'autres espèces d'insectes sur les étals ou les menus des restaurants, des autorisations seront requises, au nom de la sécurité des aliments.

Une meilleure protection

La nouvelle loi ne s'occupe pas seulement de régler les nouvelles sortes d'aliments. Elle induit «un changement de paradigme» pour celles déjà existantes, a affirmé le ministre de la santé Alain Berset devant les médias. Tous les aliments pourront être vendus, à condition qu'ils soient jugés sûrs et respectent les exigences.

Jusqu'à présent, ceux qui n'étaient pas spécifiés dans la législation étaient interdits. «Les consommateurs seront dorénavant mieux informés quant au contenu des denrées alimentaires», a assuré M. Berset. Davantage de précisions seront fournies sur les ingrédients et leur provenance afin d'éclairer leur choix.

Pour les aliments préemballés, par exemple, l'emballage devra mentionner les valeurs nutritionnelles, a illustré le conseiller fédéral. Autre changement, pour la viande et le poisson, la provenance exacte devra être indiquée. Les personnes souffrant d'allergies bénéficieront également d'une meilleure indication des allergènes dans la vente en vrac.

Toutes les informations pertinentes devront être fournies également dans le cas du commerce en ligne.

Producteurs mieux lotis

Les consommateurs seront en outre mieux protégés contre la tromperie. Une meilleure traçabilité des produits permettra de rappeler de manière ciblée les cosmétiques et les objets usuels, comme c'est déjà le cas aujourd'hui pour les aliments. De plus, les arguments publicitaires ne seront admis que si les fabricants et les distributeurs peuvent prouver leurs allégations.

«Les améliorations touchent aussi les producteurs», a insisté Alain Berset. «Les acteurs de l'économie auront plus de liberté, tout en assumant davantage de responsabilités», a-t-il souligné. Pour le producteur qui respecte la législation, il ne sera plus nécessaire d'attendre six mois une autorisation de mise en vente. La commercialisation sera immédiatement possible.

Autre point, le gouvernement a simplifié le processus d'autocontrôle pour les petites entreprises comptant neuf employés au plus, afin de réduire leurs charges administratives. D'autres exceptions sont fixées pour la production. La fréquence des contrôles officiels a en outre été harmonisée au niveau national.

Des délais transitoires

La nouvelle loi permet de commercialiser plus rapidement les nouveaux produits et de supprimer les barrières administratives. La réglementation suisse est également harmonisée avec celle de l'Union européenne (UE), ce qui élimine les obstacles commerciaux.

Lors de la consultation, la commercialisation d'espèces d'insectes n'avait suscité presque aucune opposition, mais l'économie avait tiqué sur certaines nouvelles règles, notamment concernant les allergènes et les déclarations de provenance.

Consommateurs perdants

Vendredi, les organisations de consommateurs ont quant à elles déploré un cadeau empoisonné pour les consommateurs. Plusieurs ordonnances ont été adaptées au profit de l'industrie et au mépris du droit à une information transparente.

Et de citer l'indication sur l'origine des ingrédients qui reste selon elles opaque, la teneur en sucre des aliments qui restera volontaire, les bouillies pour bébé qui pourront toujours contenir des arômes chimiques. L'Alliance des organisations des consommateurs va poursuivre sa lutte pour une information correcte en faisant pression sur les entreprises.

Les dispositions sanitaires entreront en vigueur le 1er mai 2017. Des délais transitoires de quatre ans sont prévus dans d'autres domaines, par exemple l'étiquetage et la publicité des produits, afin de minimiser les coûts de l'adaptation des emballages.
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Source : Tribune de Genève, 16/12/2016

mercredi 18 janvier 2017

Steaks végétaux : pas assez de protéines !

Qu’ils soient à base de soja, de pois ou de céréales, les substituts de viande séduisent les Français. Encore faut-il trier le bon grain de l’ivraie.

Troquer la viande contre un steak végétal, c’est un moyen pour les consommateurs de manger plus sain tout en préservant la planète et le bien-être animal.

L’engouement pour ces produits, dont la composition s’affiche très souvent à base de soja, l’une des légumineuses les plus riches en protéines, ou encore de céréales comme le sarrasin, le blé ou l’avoine, est réel. Ainsi, ils ne sont plus réservés aux marques bio et végétariennes. Désormais, même des grosses pointures de l’industrie agroalimentaire proposent des steaks végétaux.

Encore faut-il que ces ersatz de viande fournissent les mêmes apports nutritionnels que le (vrai) steak. Pour le vérifier, nous avons étudié, avec l’aide de la diététicienne Vanessa Gouyot, dix galettes et steaks végétaux achetés en grandes surfaces. L’étude détaillée est publiée dans notre numéro de janvier 2017

Trop peu de protéines, un comble !
Premier enseignement : la moitié de nos produits ne contient pas assez de protéines, soit un minimum de 15 % par portion, à l’instar de la viande. Et si la quantité de protéines est essentielle, il faut également qu’elles soient de bonne qualité. Or aucune protéine végétale n’apporte, à elle seule, les neuf acides aminés essentiels à l’organisme pour fabriquer du muscle, des enzymes, des anticorps, etc.

La seule solution consiste à combiner dans un même repas des protéines de sources différentes, telles que des céréales et des légumineuses. Or la plupart des galettes de l’essai ne renferment pas la moindre miette de légumineuse.

Inutile de rechercher du copié-collé
Quelle que soit sa recette, un steak végétal n’aura jamais le même “profil” nutritionnel que son homologue animal. Au moins les produits végétaux ont l’avantage de contenir davantage de fibres. Dommage qu’elles soient en quantités très variables selon les marques : entre 5,6 grammes pour le Croc Tofou de Soy et 0,8 g pour le Seitan gourmet grill de Lima, autant dire rien…

De plus, les produits végétaux contiennent très peu d’éléments minéraux clés comme le fer et le zinc, alors que la viande en est une source importante.

Des steaks végétaux pas toujours très naturels
Flocons de blé ou d’avoine réhydratés, farine protéique de soja, gélifiants, colorants… la présence de ces ingrédients pas très naturels rappelle que les steaks végétaux sont des aliments transformés. Nous avons également regardé le nombre d’additifs. Plus les produits visent à ressembler à de la viande, plus ils contiennent des colorants, exhausteurs de goûts, gélifiants, etc.

Quel steak végétal choisir ?
Pour lire notre étude de dix steaks végétaux de marques Bjorg, Carrefour Veggie, Céréalpes, Herta, Idée végétale, Lima, Monoprix bio, Picard, Sojasun et Soy, rendez-vous dans notre numéro de janvier 2017.
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Source : 60 millions de consommateurs, Patricia Chairopoulos, 05/01/2017.

mardi 17 janvier 2017

Bionascent veut faire du lait pour bébé avec des protéines humaines

La start-up aurait déjà réussi à fabriquer in vitro l'une des protéines essentielles que l'on trouve dans le lait maternel.

Ces dernières années, le débat entre les pro et les anti-allaitement n'en finit plus d'être discuté. De nombreuses études scientifiques sont publiées et commentées sur le sujet. Le consensus actuel, de l'OMS aux agences gouvernementales en passant par les revues scientifiques tend à affirmer que l'allaitement est bénéfique pour l'enfant et la mère sur divers points. Ce qui ne veut pas dire que le lait infantile est nocif pour autant, évidemment, d'autant que la portée de ces avantages diffère selon les études.

Un des atouts du lait maternel, c'est qu'il est produit par un humain, pour un humain, à l'inverse du lait infantile, qui provient de la vache. Sans trancher ce débat, qui reste avant tout un choix personnel, une start-up américaine entend justement créer un lait artificiel à base de protéines humaines, rapporte la Technology Review du MIT.

Comment ça marche? La société Bionascent, lancée en février 2016, cherche à produire en laboratoire 14 des protéines les plus importantes du lait maternel (sur les 1600 qui le composent). Pour cela, les scientifiques insèrent des gènes humains dans des levures cultivées in vitro, précise Technology Review, qui a interrogé le PDG de Bionascent. L'idée serait d'incorporer ces molécules bien particulières dans du lait infantile classique.

Un long (et coûteux) chemin avant la commercialisation

Celui-ci affirme avoir déjà réussi à répliquer l'alpha-lactalbumine, qui représente entre un quart et un tiers des protéines dans le lait maternel. Dans le lait de vache, la proportion tombe à seulement 3%. Avec ce "prototype", Bionascent espère attirer des investisseurs pour synthétiser les 14 autres protéines et, surtout, passer les coûteux tests de certification américains.

La société devra également prouver, études scientifiques à l'appui, que ces protéines sont identiques à celles fabriquées par le corps humain et parfaitement acceptées par le bébé. En attendant, une deuxième protéine cultivée in vitro devrait arriver d'ici deux mois.

BIonascent n'imagine pas remplacer le lait maternel, d'autant plus que celui-ci change en fonction de l'âge de l'enfant, de son sexe ou plus généralement de ses besoins. Mais le PDG, Craig Rouskey, souhaiterait au moins rapprocher le lait artificiel le plus possible de son équivalent humain.
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Source : Huffington Post, Grégory Rozieres, 03/01/2017