lundi 26 janvier 2015

Rencontre INRA au SIA 2015 : Les protéines, un enjeu majeur pour une alimentation humaine et animale plus durable

A l'occasion du Salon international de l'agriculture, l'INRA organise sur son stand le 26 février de 14h30 à 16h30 une rencontre intitulée Les protéines : un enjeu majeur pour une alimentation humaine et animale plus durable.

L'alimentation durable est un enjeu environnemental et économique mondial majeur. Des leviers d’action au niveau des consommateurs et des filières permettent d’orienter l’offre alimentaire vers une alimentation plus respectueuse de l’environnement et moins consommatrice de ressources tout en garantissant une bonne valeur nutritionnelle. Le projet Européen LiveWell for Life a ainsi permis de dégager 8 recommandations pour aider à développer des régimes sains et durables.

Dans ce contexte, la question de l’équilibre entre protéines animales et protéines végétales  est étroitement liée à l’accessibilité aux protéines de bonne qualité nutritionnelle pour l’Homme et des régimes à faible impact carbone peuvent contribuer à la réduction des gaz à effet de serre. Ceci s’inscrit dans le contexte actuel d’accroissement de la demande mondiale en protéines. Ainsi, des sources de protéines complémentaires doivent être envisagées, tant pour l’alimentation animale que pour l’Homme. Les légumineuses fourragères ou à graines ont en particulier un faible impact environnemental et sont des sources privilégiées de protéines associées à d’autres nutriments ; combinées à des céréales et à des légumes, elles contribuent à un bon équilibre alimentaire et présentent un bénéfice agro-écologique. Leur production en France et en Europe reste toutefois limitée en raison de verrous à l’amont comme à l’aval qu’il conviendra de lever.

Au-delà des sources végétales, les insectes représentent une nouvelle filière à explorer tant pour l’alimentation animale que pour l’alimentation humaine tout en tenant compte de  l’acceptabilité sociale et culturelle et des contraintes environnementales, sanitaires et règlementaires.

Programme : 
14h30 Introduction
Denis Chereau, IMPROVE

> Quel équilibre entre protéines animales et protéines végétales pour une alimentation saine et durable
Didier Rémond, Inra 

> Le développement des légumineuses à graines et fourragères dans les systèmes agricoles : freins et opportunités
Marie-Hélène Jeuffroy, Inra

> Les insectes, une source alimentaire pour demain ?
Frédéric Francis, Université de Liège

> Du consommateur au politiques publiques, quels leviers vers la durabilité ?
Arnaud Gauffier, WWF

16h20 Conclusion
Jean Dallongeville, Inra

Inscriptions : http://www6.inra.fr/rencontresia/Inscriptions/Demande-d-inscription-a-une-rencontre 

mardi 13 janvier 2015

Un plan protéines végétales de 147 M€ pour rendre la France plus autonome

La dimension écologique de ce plan, présenté par Stéphane Le Foll, vise à exploiter toutes les opportunités agronomiques pour développer les productions de protéagineux et de légumineuses dans les exploitations agricoles, quelle que soit leur orientation.

Quelques semaines avant l’entrée en vigueur des nouvelles mesures de la Politique agricole commune pour la période 2015/2020, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a présenté le "Plan protéines végétales pour la France".

En voulant associer la performance écologique à la performance économique, ce plan s’inscrit pleinement dans l’orientation de la politique élaborée rue de Varenne depuis deux ans et demi (Loi d'avenir pour l'agriculture, Giee, "Ambition bio 2017" etc).

La dimension écologique de ce plan vise en effet à exploiter toutes les opportunités agronomiques pour développer les productions de protéagineux et de légumineuses dans les exploitations agricoles.

La dimension économique réside dans la volonté d’aider les éleveurs à maîtriser les coûts d’alimentation de leurs animaux et au niveau national, à rendre la France moins dépendante des importations de soja d’Amérique. A très court terme, le continent américain n’aura pas les moyens de répondre à la fois aux besoins des pays asiatiques et européens. Ce qui entraînera une rupture d’approvisionnement avec une inflation démesurée des prix des protéines végétales importées contre laquelle le plan protéines végétales entend se prémunir.

Le plan de protéines végétales 2015/2020 de 147 millions d’euros (M€) comprend un premier volet "productions" de 49 M€ et un second volet "autonomie fourragère des élevages" de 98 M€. Son financement est assuré pour les six années à venir par le prélèvement de deux points sur le budget des aides découplées du premier pilier Pac. Et son fonctionnement serait articulé dans une nouvelle enceinte interprofessionnelle issue de la fusion de l’Onidol (graines et fruits oléagineux) et de l’Unip  (plantes riches en protéines).

Les mesures financées pour 6 ans

La construction de ce nouveau plan protéines se distingue des précédents car il repose sur les différentes mesures liées à la mise en place de la nouvelle Pac (paiements "verts" du premier pilier (1) et les Maec en zones intermédiaires) qui le rendent cohérent, selon le ministre de l’Agriculture. Ainsi, sa pérennité ne serait pas seulement dépendante d’écarts de prix relatifs entre les céréales et les oléo-protéagineux très liés à la conjoncture des marchés : en 2010, les différences de prix, défavorables pour les protéagineux, avaient rendu caduques les mesures du bilan de santé de la Pac prises pour développer la production de protéines végétales.

En productions végétales, le plan de Stéphane Le Foll serait ainsi financé par une aide couplée à la production de :

- 35 M€ pour la production de protéagineux (pois, lupin, féverole) ;

- 6 M€ pour la production de soja ;

- 8 M€ pour la production de légumineuses fourragères déshydratées.

Selon le ministère de l’Agriculture, le montant des aides à recevoir serait compris entre 100 € et 200 €. Les enveloppes de crédits sont fongibles et si la mesure rencontre un succès trop important auprès des agriculteurs, l’aide à l’hectare serait réduite à 100 €. Et elle ne porterait que sur une surface limitée.

Le programme "Ambition bio 2017" s’inscrit déjà dans la volonté de renforcer l’autonomie en protéines végétales des exploitations converties en bio. Et une Maec en cours de négociation avec la Commission européenne introduisant des légumineuses dans les systèmes irrigués, pourrait compléter le dispositif.

En productions animales, le plan "protéines végétales" vise à renforcer l’autonomie fourragère des élevages.

N.B : (1) Pour rappel, le paiement « vert » impose une diversification des cultures et l’obligation de dédier 5 % de la surface arable à des surfaces d’intérêt écologique couvertes entre autres de cultures fixatrices d’azote.
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Source : 16/12/2014, Terre-net Média, par Frédéric Hénin

vendredi 2 janvier 2015

Découvrez le goût des insectes comestibles

Perçus comme des aliments peu ragoutants dans les pays occidentaux, les insectes ont pourtant des goûts variés, se rapprochant de la noisette, du citron ou encore du bacon. ...

En France, et dans toute l’Europe, les insectes sont rarement perçus comme des mets appétissants. Pourtant, deux milliards de personnes dans le monde consomment régulièrement ces aliments riches en protéines. Et il existe environ 1 900 espèces comestibles, au goût très varié.
En Afrique, on mange par exemple de gros criquets migrateurs ou des chenilles séchées, bouillies, fumées ou grillées. Rien qu’au Mexique, 547 espèces différentes seraient consommées : libellules, sauterelles, blattes, termites, papillon, mouches, bourdons ou encore moustiques. Les plus réputées du pays sont les « escamoles », des larves de fourmis sautées au beurre. Les chapulines, une espèce de criquets, constituent également un plat populaire, préparés avec un peu de sel, d’ail, de citron ou de piment avant d’être bouillis et grillés. Mais c’est en Asie que l’on consomme le plus d’insectes, et particulièrement en Thaïlande, où l’on mange principalement des coléoptères, qui sont vendus en masse sur les marchés.

Insectes comestibles : Des criquets au goût de pop-corn

Les goûts de ces insectes sont très diversifiés. Le criquet, l’un des insectes les plus consommés au monde, est souvent servi grillé. Sa saveur est peu prononcée et dépend donc largement des épices et de la sauce avec lesquels il est préparé. Au Japon, les criquets ont souvent le goût de la sauce soja car ils sont cuisinés avec celle-ci. On dit aussi que leur texture croustillante rappelle les noix ou encore le pop-corn.
Les larves d’abeilles, auraient quant à elle un goût rappelant l’arachide ou parfois les pignons de pin et les amandes. Le ver à soie évoquerait pour sa part le beurre de cacahuètes, lorsqu’il est simplement bouilli.

Des fourmis citronnées

Certaines fourmis, surtout consommées en Amazonie, auraient un goût assez acide, rappelant celui du citron.

Les charançons rouge des palmiers, régulièrement servis en Asie du Sud-Est auraient un goût proche de celui du bacon. D’autres y trouvent cependant une saveur plus sucrée.

Les scorpions, qui ne sont certes pas des insectes, mais peuvent s’en rapprocher, sont réputés pour avoir une saveur assez amère, pouvant parfois suggérer le poisson.

Les punaises d’eau ont quant à elles une odeur et une saveur plus sucrée se rapprochant de certains fruits tels que le melon ou la banane selon certains.
Il existe bien sûr des exceptions. D’une part, nombre d’espèces ne sont pas comestibles. Et des voyageurs ont notamment rapporté que le goût de certains insectes comestibles serait très peu appréciés des européens. Les larves de scarabées de Nouvelle-Guinée pourrait par exemple évoquer le parfum de la térébenthine. Peu ragoutant.
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Source : Agromedia, 19 décembre 2014

jeudi 1 janvier 2015

Insectes comestibles : l’avenir de l’alimentation animale ?

Les insectes constituent également une alternative d'avenir pour l'alimentation du bétail, et pourraient, à terme, se substituer aux farines de poissons notamment....

Si les consommateurs européens sont encore sceptiques à l’idée de manger des insectes, ces petites bêtes pourraient également servir à nourrir volailles et bétail. En 2011, la production mondiale d’aliments pour animaux avoisinait les 870 millions de tonnes, et elle pourrait augmenter de 70 % d’ici 2050, selon la FAO.
Actuellement, les animaux se nourrissent de farine et d’huile de poissons, de soja et autres céréales. Mais ces ressources sont limitées. D’une part les prix des farines de poissons est en constante hausse, en raison de la forte demande sur le marché, d’autre part, la production de farine de soja ou d’autres céréales demande de cultiver des terres qui pourraient venir à manquer à mesure que la demande croît.

Des farines à base d’insectes

Il serait par exemple possible d’élever des insectes pour produire de la farine d’insectes à destination des volailles ou des poissons. L’élevage de mouches soldat noires pour l’alimentation animale est actuellement la piste privilégiée. A la fin de son développement, cet insectes contient 42 % de protéines et 35 % de graisses et présente donc une alternative satisfaisante pour l’alimentation animale. Plusieurs études ont d’ores et déjà été menées avec des poulets, des porcs, des truites ou encore des poissons-chats et chaque fois, les résultats se sont montrés concluant. Cette farine pourrait ainsi constituer jusqu’à un quart de l’alimentation de ces animaux.
D’autres insectes pourraient également être utilisés pour l’alimentation animale. Parmi eux, les asticots de la mouche domestique, les vers à soie ou encore les vers à farine.

Alimentation animale à base d’insectes : un coût de production encore élevé

Une entreprise française a d’ailleurs investi ce marché. Il s’agit de Ynsect, qui élève des mouches soldat noires ainsi que des vers de farine. La start-up entend développer une « entoraffinerie » pour produire des farines à base d’insectes.
Mais cette solution est pour l’instant encore très marginale. En effet, tant que la production de ces farines ne sera pas industrialisée, leur coût de production restera trop élevé pour être économiquement viable.

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Source: Agromedia | 23 décembre 2014