vendredi 27 février 2015

Piki Box vous propose quelques insectes à l'apéro !

Cela peut en refroidir certains, mais c'est tendance. Alors pourquoi pas se laisser tenter par la Piki Box, qui propose des produits peu ordinaires : insectes, tartares d'algues, ou nectar de baobab.

Autant prévenir tout de suite, il est trop tard pour déguster la Piki Box, ce soir à l'apéro. « Il faut compter 24 à 48 heures entre la commande et la livraison, donc pour ce soir, c'est trop juste », précise Sophie Briand. La jeune femme a ouvert, l'été dernier, sa boutique de vente en ligne de produits apéritifs un peu déjantés. « Je voulais des produits alimentaires innovants qui surprennent le consommateur. » Et c'est réussi !

« Goût de noisette »

Les amateurs pourront ainsi déguster des vers de farine ou des criquets à l'ail et fines herbes, au curry fruité, au sésame et cumin... pour 8,90 € la boîte de 15 beaux criquets croustillants.

« Les insectes sont élevés aux Pays-Bas et aromatisés par mon fournisseur français, ça donne un goût de noisette, un peu salé, très agréable. »

Ceux qui n'aiment pas l'entomologie dans l'assiette pourront toujours se rabattre, à l'apéro, sur les tartares d'algues fabriqués dans le Finistère, ou les plus classiques pop-corn. « Et pour la boisson, on peut créer son cocktail en ajoutant à son vin mousseux, des molécules, comme des perles de saveurs qui explosent en bouche, explique Sophie Briand. Ce sont des petites sphères gélifiées, pellicule d'alginate dérivé d'algue, contenant un coeur liquide. » Précision : « Tous les produits sont naturels. »

Avant de lancer son site d'e-commerce, la jeune femme s'est forgée une expérience dans le commerce et le marketing, notamment pour le fabricant de stylos Pilot et le groupe agroalimentaire Triballat, de Noyal-sur-Vilaine. Après quatre ans passés à Paris, la jeune femme a suivi son conjoint. Installée à Chantepie, elle a lancé Piki Box après une formation Créa jeunes, avec l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie).

« Ça m'a permis de mûrir mon projet, de poser mon idée et commencer à créer l'activité. » Difficile d'en vivre encore pour l'instant. « J'ai réalisé quelques dizaines de commandes depuis le lancement, mais il faut du temps pour se faire connaître, ça passe notamment par un bon référencement sur Internet, explique Sophie Briand. Je contacte aussi les blogueurs qui traitent de l'activité agroalimentaire. »

L'Asie dans l'assiette

La jeune chef d'entreprise espère bien bousculer les habitudes à l'heure de l'apéro.

Et puis, cela vaut le coup de se laisser tenter, les insectes ayant des vertus nutritives avérées. Dans certains pays d'Asie, on trouve des marchands d'insectes comestibles à tous les coins de rue. Certains spécialistes de l'alimentation pensent même que cela pourrait être une solution pour nourrir, à terme, dix milliards d'humains. À quand la galette-criquet ?
---
Source : Laurent Le Goff, Ouest-France Entreprises, 5 janvier 2015
http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/rennes-piki-box-vous-propose-quelques-insectes-lapero-06-01-2015-182784

Ses plats à base d'insectes feront-ils mouche ?

À Trémel (22), Rémi Caron veut enrichir des produits locaux avec les protéines des insectes. Avant de les vendre sur les belles tables de France et d'ailleurs.

Bientôt détrôné par les insectes, le bon vieux bifteck ? On n'y est pas encore : au royaume de la bonne bouffe, on fait toujours la fine bouche devant ces assiettes de vers de farine (ténébrions) et autres grillons que les agronomes présentent pourtant comme l'alimentation d'avenir.

Cela n'empêche pas certains entrepreneurs de jouer les précurseurs en se positionnant d'ores et déjà sur ce marché qu'ils voudraient porteur. À l'instar de Rémi Caron, qui se consacre désormais à l'élaboration de produits alimentaires à base d'insectes.

Il faut dire qu'en matière d'originalité, cet habitant de Trémel n'en est pas à son coup d'essai. Déjà gérant de la société Kangour'Hop, le Trégorrois s'est fait une spécialité dans la découverte de produits de loisirs insolites (échasses bondissantes, énormes ballons sauteurs, vélos atypiques...) qu'il vend ou loue pour animer des festivals urbains et événements en tous genres.

Riche apport en protéines

Depuis 2009, cet ancien salarié en ressources humaines d'une grande marque de l'agroalimentaire cultive ce « goût pour l'originalité », au point d'élargir ses activités, depuis le 1er janvier, aux insectes. Quelle mouche l'a piqué ? se demanderont certains. Seulement Rémi Caron n'est pas le seul à observer de près l'enjeu que constituent ces bébêtes : une production à forte valeur nutritive mais à moindre impact environnemental.

Conscient de s'attaquer à « un marché de niche », il lui voit un énorme potentiel : « Le riche apport en protéines des insectes fait d'eux un remède à la malnutrition dans le monde », relaie ce Costarmoricain, qui mesure également tout le poids de ces nombreuses régions du monde (notamment en Asie et en Afrique) où les insectes constituent une base alimentaire.

« Soit 3 milliards d'individus. » De quoi ouvrir l'appétit... Du moins celui du Trégorrois qui aimerait profiter de ces traditions culinaires instituées pour valoriser à l'international ses produits élaborés. Comme sur le plan national. « C'est donner l'occasion aux restos gastronomiques situés à l'étranger de se démarquer par des produits français, et aux belles tables françaises de se distinguer par l'originalité », résume Rémi Caron, qui mise aussi sur les épiceries et la vente sur Internet.

Des p'tites bêtes qui montent, qui montent...

Et pourtant, point de machine de guerre agroalimentaire derrière celui qui travaille souvent en solo mais fera équipe, pour l'occasion : « Avec une productrice de fromage, nous avons déjà élaboré un camembert et une tomme. Nous cherchons d'autres producteurs pour enrichir la gamme, de boudins fourrés aux insectes, de saucissons, de crêpes-galettes... »

Mais Rémi Caron est lucide : « Très clairement, ici les gens ne sont pas prêts à manger les insectes tels quels. » Il parle en connaissance de cause, pour avoir soumis au jugement des Lannionnais ses fromages avec vers apparents, sur le marché du jeudi...

Cette expérience le convainc d'une nécessité : réduire en poudre les insectes. Pourtant, croquer des vers et autres criquets, ce n'est pas non plus Koh Lanta : ils se picorent déshydratés. Mais la poudre fera sans doute davantage avaler la pilule.

---
Source : Céline Martin, Ouest-France Entreprises, 20 février 2015
http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/agroalimentaire-ses-plats-base-dinsectes-feront-ils-mouche-20-02-2015-194679

jeudi 26 février 2015

Des insectes plutôt que des OGM pour nourrir les animaux ?

L'Agence nationale de la recherche envisage de nourrir les élevages de poulets ou de poissons avec des farines d'insectes. Une alternative écologique au soja transgénique importé du Brésil, d'Argentine ou des États-Unis.

Avec 4,6 millions de tonnes par an, la France est aujourd’hui le plus gros importateur de soja en Europe. Cette céréale est essentielle pour fournir des protéines au bétail, notamment depuis l’interdiction de l'usage des farines animales. La France, qui ne produit que 3 % de sa consommation de soja, doit donc recourir au soja brésilien, majoritairement issu des OGM et dont la culture menace la forêt amazonienne. 
  
En quête d'une alternative plus écologique, l’Agence nationale de la recherche (ANR) s’est tournée vers les… insectes. Ces petits invertébrés sont en effet bourrés de protéines et de lipides de qualité. Sobres et efficients, ils ne consomment qu'une protéine végétale pour produire une protéine animale, là où le soja nécessite d'importantes surfaces de terre et quantités d'eau.

Source d'alimentation humaine indirecte

S’ils sont déjà consommés directement par près de deux milliards d’êtres humains et malgré leurs vertus nutritives, ces insectes suscitent peu l’appétit des Français. Ils pourraient cependant rentrer dans nos assiettes de façon indirecte en nourrissant nos élevages. Candidats idéals : les poissons et les volailles, qui sont des prédateurs naturels des insectes. 
  
Le seul problème provient de l’absence d’une filière industrielle en France, comme il en existe déjà pour le ver à soie. C’est pour pallier ce manque que l’ANR a investi près d’un million d’euros dans le bien-nommé projet « Désirable  », en partenariat avec deux PME et cinq centres de recherche (AgroParisTech, l’INRA, le CEA, le CNRS, et l’IRSTEA). 

Leur but ? Construire une usine à insectes expérimentale (une "entoraffinerie") pour concevoir des procédés industriels et des normes de qualité. Deux candidats ont été retenus : le ver de farine Tenebrio Molitor et la mouche soldat Hermetia illucens. Le premier est capable de transformer des céréales en protéines animales, tandis que la seconde peut recycler des déchets carnés et du lisier. Des options, certes, peu ragoûtantes, mais particulièrement efficientes sur le plan écologique.

Réactions futures des consommateurs

Mais de nombreuses questions restent encore en suspens, auxquelles entend répondre l'approche pluridisciplinaire et la coopération des scientifiques. Il faut d'abord définir précisément les modes d'alimentation des insectes, calculer leur apport nutritif, l’appétence des animaux pour ces farines, ou encore les réactions futures des consommateurs... Sabrina Teyssier, économiste à l’Inra, s'interroge : « Nous anticipons l’arrivée sur le marché de ces poissons et poulets nourris aux farines d’insectes : combien les consommateurs occidentaux seront-ils prêts à payer et quels sont les mécanismes d’incitation pour changer les comportements ? ». 
  
Et c'est peut-être là le plus grand défi, même si des produits dérivés d'insectes sont utilisés depuis bien longtemps dans notre alimentation, à l'instar du rouge de cochenille qui colore nos bonbons. Selon la FAO, le développement de la production de protéines par des insectes est une priorité pour nourrir les 9 milliards d'être humains attendus en 2050.

---
Source : Jean-Jacques Valette, We Demain, le 16 Février 2015

La viande in-vitro « made in Israel » à l’étude

Alors que la viande pourrait devenir un mets de luxe, pénurie oblige, d’ici 2050, des chercheurs israéliens de l’Université de Tel-Aviv planchent sur la viande in-vitro qui ressemblerait à du blanc de poulet, plus vraie que vraie. Bientôt dans notre assiette ?

Des chercheurs israéliens travaillent d’arrache-pied sur la meilleure façon de créer de la viande artificielle plus vraie que la vraie, rapporte le site local TelAvivre.
Les scientifiques, dirigés par le Professeur Amit Gefen, expert du génie tissulaire en partenariat avec le département d’ingénierie biomédicale de l’université de Tel-Aviv veut prévenir toute pénurie de viande sur Terre dans les 40 prochaines années comme prophétisé et, pour cela, travaillent sur une viande in-vitro qui se rapprocherait d’une autre (vraie) viande aimée de tous : le poulet.

Une viande créée à partir des cellules récoltées sur les poulets

« La viande in-vitro est produite depuis des cellules récoltées sur des animaux vivants et placées en incubateur dans un sérum riche en substrats énergétiques, acides aminés et sels minéraux pour favoriser le métabolisme et la croissance cellulaire. Au bout de quelques jours se créée une mince couche de tissu musculaire, identique au type de viande consommée aujourd’hui, 100% aspect et goût viande de poulet, mais sans poulet. », explique le Professeur Gefen à nos confrères israéliens. Si cela pouvait marcher à grande échelle : la planète Terre échapperait donc à la pénurie de viande ! Bonne nouvelle pour les carnivores.

---
Source : Agromedia | 26 février 2015

mardi 24 février 2015

Soja : la profession veut doubler les surfaces en 2015

Les professionnels des oléagineux veulent plus que doubler les surfaces consacrées au soja en France en 2015, afin de réduire la dépendance de l'agriculture aux importations américaines, majoritairement OGM.

« L'objectif est de passer à 100.000 hectares cultivés sur le territoire français dès cette année », contre 40.000 hectares en 2014, a déclaré Gérard Tubéry, président de la Fédération des producteurs d'oléagineux et protéagineux (FOP), lors d'une conférence de presse le 23 février au Salon de l'agriculture. A terme, la France a le potentiel pour 200.000 hectares, selon les professionnels.

Des variétés adaptées au terroir français

« 50 % des protéines [végétales] consommées en France sont d'importation lointaine. Il faut donc relancer la culture du soja » pour espérer atteindre l'autosuffisance, a expliqué Jacques Siret, président de l'interprofession des graines et fruits oléagineux (Onidol). Le soja produit en France « aura des qualités particulières car il ne sera pas OGM », ce qui nécessitera de « développer des variétés adaptées au climat et à la façon de produire », a précisé M. Siret.

Le « plan protéines végétales 2014-2020 », doté d'une enveloppe globale de 49 millions d'euros, a été lancé l'an dernier pour encourager les cultures de soja ainsi que les protéagineux (pois, lupin et féverole) et les légumineuses fourragères (luzerne, trèfle sainfoin...). Le plan garantit un soutien aux agriculteurs qui opteront pour ces cultures moins bien valorisées sur le marché que les céréales par exemple.

---
Source : lafranceagricole.fr, 24 février 2015

Quelles protéines verrons-nous demain dans nos assiettes ?

Préparez-vous, notre façon de consommer des protéines va bientôt changer !Les faits sont là : depuis 1998, les français mangent de moins en moins de viande(1). Les explications sont multiples : crise économique (la viande est chère, d’où une augmentation des ventes de la viande blanche, plus abordable), changement de nos modes de vie (moins d’envie et de temps pour préparer les repas), crises sanitaires à répétition (si bien que l’on n’est plus très sûrs de la qualité de la viande que l’on mange), désir d’évolution vers une consommation éthique et durable, …

Protéines : des innovations très attendues

Il y a urgence ! Les experts de la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, s’alarment.

Les chercheurs et les industriels doivent absolument innover pour :

  • Nourrir de façon saine et équilibrée les 9 milliards d’habitants qui devraient peupler la Terre en 2050 (voire 11 milliards d’humains en 2100).
  • Arrêter le gaspillage en eau et en énergie engendré par la production de viande (des pays comme la Chine et le Brésil ont largement augmenté leur consommation de viande, eux).
  • En France, compléter en protéines nos repas moins riches en viande.
  • En 2020, le marché mondial des protéines issues de sources innovantes devrait se situer aux alentours de 1,71 milliards d’euros.

Les français, friands de nouveautés ?

Innover, c’est très bien mais… nous voilà un peu inquiets.

Le pôle de compétitivité Vitagora à Dijon a commandé une enquête internationale(2) à Ipsos dans cinq grands pays : la France, l’Allemagne, les États-Unis, le Japon et la Russie. Objectif : appréhender au mieux les attentes des consommateurs d’ici à 2020.

Verdict :
« Ce qui domine dans tous les pays interrogés, c’est l’importance de trois paramètres : l’aspect gustatif avec la notion de plaisir alimentaire, la préservation du capital santé, et enfin le bien-être environnemental. Le consommateur ne se fait plus plaisir s’il sait que le produit a dégradé l’environnement. On constate donc un retour aux racines qui émerge dans tous les pays avec la préférence donnée aux circuits courts, aux productions locales, au retour à l’authentique et au naturel. Et le français apparaît comme le plus réfractaire à la nouveauté ».
Réfractaires à la nouveauté, nous ? Alors lisez vite la suite…

Alimentation : les protéines du futur

Alors, qu’allons-nous voir arriver dans nos assiettes ?

Les protéines de la mer : les micro-algues

Les micro-algues offrent des perspectives intéressantes car elles sont d’excellentes sources de protéines. La spiruline, par exemple, en contient jusqu’à 70 %.

Les chercheurs restent optimistes. De petites structures se développent dans la culture et l’exploitation des algues. Les ressources maritimes retiennent particulièrement leur intérêt, dans le sens qu’elles n’utilisent pas de surfaces agricoles qui risquent bientôt de ne plus être assez nombreuses pour nourrir toute la population.

Que le consommateur se rassure, ces « légumes de la mer » seront intégrés dans de la farine, pour en faire des pâtes, des céréales et des boissons, et pas à consommer tels quels !

De grands chefs cuisiniers s’y intéressent même de près pour les intégrer dans des sushis frais, très appréciés par les Français. Une nouveauté bien appétissante, n’est-ce pas ?

Déjà très appréciées : les matières protéiques végétales (MPV)

Issues de céréales et de légumineuses très riches en protéines comme le soja ou le lupin (comportant chacun 40 % de protéines), les MPV présentent de nombreux avantages. Elles confèrent aux produits:

  • Une meilleure qualité nutritionnelle.
  • Des propriétés organoleptiques élevées.
  • Un faible impact environnemental.

On comprend ainsi facilement que les MPV, déjà très prisées, le seront plus encore à l’avenir, notamment par l’utilisation de certaines plantes très riches en protéines capables de pousser en Afrique ou en Inde, comme la moringa.

L’atout santé : les mycoprotéines des champignons

Extraites d’une espèce de champignon bien spécifique, le Fusarium venenatum, les mycoprotéines font leur apparition en 1995 en Grande-Bretagne. C’est une société anglaise, Quorn, spécialisée dans les substituts de viande, qui a réussi à obtenir 40 à 85 % de protéines de qualité supérieure à partir de ce champignon.

Le haché de Quorn, par exemple, est très riche en protéines et ne contient quasiment pas de cholestérol tout en étant très pauvre en matières grasses. De vrais bienfaits pour la santé !

Les insectes, un met d’avenir auquel il va falloir s’habituer

Dans le monde, 2,5 milliards d’habitants consomment déjà des insectes de façon tout à fait habituelle. Nous autres occidentaux avons souvent du mal à nous imaginer croquer une sauterelle grillée bien croustillante ou des vers de farine à l’apéritif, même s’ils ont un goût de noisette !

Les insectes sont pourtant riches en protéines, vitamines et minéraux, pauvres en graisses, donc excellents pour la santé. Leur élevage nécessite peu d’aliments, peu de sol, peu d’eau et dégage peu de gaz à effet de serre. Autant dire qu’il s’agit là d’un aliment à faible impact environnemental, comparé aux élevages ovins et bovins dont l’impact sur l’environnement est catastrophique.

En France, il existe 2 difficultés de taille.

La réglementation :
« En Europe, ce type d’aliments reste interdit par la réglementation novel food, rappelle Alexis Angot, cofondateur de la start-up Ynsect. Pour lever cette interdiction, il faut déposer une demande de mise sur le marché et réaliser des études très poussées sur les problèmes d’allergies ou de toxicologie. Ce qui demandera du temps et des moyens ».
Et les coûts:
« Ce type de production est difficile à rentabiliser en France, car les coûts énergétiques nécessaires à l’élevage sont élevés », explique Rémi Lantieri Jullien, cofondateur de Khepri. « Aujourd’hui, notre farine d’insectes revient à environ 500 euros par kilo, reconnaît Cédric Auriol, cofondateur de Micronutris. Notre principal challenge consiste à améliorer nos protocoles d’élevage pour diviser nos coûts par un facteur de 7 à 10 ».
 La viande artificielle, fabriquée en laboratoire

À première vue, cela ne nous met pas spécialement en appétit d’imaginer un steak de veau fabriqué in vitro à partir de cellules souches…

Les avantages sont appréciables : faibles besoins en eau et en énergie, pas de terre mobilisées ni de gaz à effet de serre.

Mais… Produire un steak de veau coûte aujourd’hui presque 300.000 € ! Au cas où vous auriez les moyens de vous le payer, il vous faudra aussi décider d’avaler ou non les hormones de croissance et les antibiotiques qu’il contient. La production de ce steak nécessite également une ponction cardiaque sur les foetus des vaches gestantes menées à l’abattoir afin de récupérer des litres de sérum de veau foetal (le veau n’y survit pas). De sacrés progrès restent donc à faire dans la production de viande artificielle !

Il est bien évident que certaines de ces protéines innovantes du futur ont plus d’avenir que d’autres. Serez-vous prêts à les déguster ? On en reparle bientôt !
---
Source : http://www.consoglobe.com/proteines-futur-sans-viande-cg
Le 4 fév 2015, rédigé par Sandrine Pouchain

mardi 10 février 2015

Julien Le Creff, un Espalionnais qui a le goût des insectes

On entend d’ici les mauvaises langues à l’évocation de se nourrir d’insectes, qui plus est, à quelques kilomètres d’un chef triple étoilé… Encore que ce dernier donne bien à manger des fleurs, alors pourquoi pas des insectes ! D’ailleurs, de grandes tables en proposent, même en France. Et Justin Le Creff et Julien Sanchez, créateurs de Getsharp, ne sont pas… bêtes, proposant une barre de céréales protéinée à base de vers Buffalo agrémentée de cacahuètes, de chocolat, de soja.

Avec 40% de protéines, ce produit se prédestine aux sportifs

«Il y a un marché à prendre», résume Justin LeCreff, terminant son master à l’école de commerce à Madrid. Mais c’est suite à un voyage en Thaïlande en juin 2013 que ces deux Ruthénois installés au jeune pôle économique d’Espalion, ont fait le pari de nourrir des sportifs avec des barres à base d’insectes, en se sensibilisant et remontant la filière de la plus grande distribution d’insectes au monde.

Hasard ou pas, la FAO (organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) a publié un rapport en mai 2013 préconisant l’élevage et la consommation d’insectes (vitamines, minéraux, faible consommation d’eau, très peu d’émission de gaz à effet de serre...). De quoi alimenter le rêve de nourrir l’espèce humaine d’insectes! Les insectes de Getsharp débarquent des Pays-Bas, à la traçabilité parfaite, pour une fabrication française (région de Bourg-en- Bresse).

Ce duo a le sens aiguisé des affaires, à la vue du nom de la marque et de son logo, mais ne croit pas à un effet de mode. «Nous pensons que les insectes ont de l’avenir car ils ne sont pas chers. Le coût économique minimum répond à la pénurie alimentaire, sans parler des bienfaits écologiques car les insectes nécessitent peu de ressources», insistent-ils en chœur.

Appel aux partenaires financiers

Reste la commercialisation. «Nous cherchons des partenaires pour développer ce produit, trouver des marques de distributeurs», glissent-ils clairement. Un financement participatif a été lancé cet hiver pour récolter 2000€. L’objectif a été atteint et même dépassé (3000€). Et à redorer l’image des insectes auprès des panses bien pensantes au pays roi de la gastronomie. «On introduit un produit sain. Nous voulons revaloriser le “made in France”», lance ainsi Justin LeCreff qui n’a donc pas froid aux yeux et aux phrases chocs.

Tout en étant lucide : «Il faut donner une légitimité». Au-delà de convaincre les partenaires potentiels, cela passe donc «par le changement de mentalités et le volet sanitaire car, en France, c’est encore le flou auprès des autorités en la matière, sans parler du poids administratif». Des hockeyeurs français, des clubs locaux comme le Judo Rodez Aveyron ou le Roc Aveyron handball y ont goûté et jouent le jeu. Si le handball s’y met, Getsharp peut être champion du monde, non ?

---
Source : Olivier Courtil, Centre Presse Aveyron, 10 février 2015
http://www.centrepresseaveyron.fr/2015/02/09/julien-le-creff-un-espalionnais-qui-a-le-gout-des-insectes,948841.php

jeudi 5 février 2015

Enfin des insectes que vous accepterez de manger!

On le sait, pour nourrir les 9 milliards d’êtres humains qui peupleront la Terre en 2050, il faudra tôt ou tard se mettre à manger des insectes. Mais on a beau nous dire que des millions d’hommes et de femmes en mangent déjà, et que c’est plein de bonnes choses, rien à faire, manger un criquet poêlé ou un ver frit, ça n’intéresse pas grand monde. Heureusement pour l’avenir de l’Homme et de la planète, comme l’indiquait le blog du Monde Passeur de sciences mercredi, le C-fu est arrivé.

Présenté la semaine prochaine par ses créateurs de l’université de Cornell (New York) à l’occasion du sommet international Thought for Food de Lisbonne, le C-fu est une pâte alimentaire conçue à base de vers de farine. Son nom fait référence au tofu, cette pâte blanche originaire de Chine fabriquée à partir de lait caillé, avec le «C» de criquet, premier insecte utilisé dans sa fabrication. Mais le criquet «a un goût affreux» alors que le ver de farine, «ça va», selon un des étudiants à l’origine du projet interrogé par le Cornell Daily Sun.

«Le C-fu est plus qu’un produit unique, c’est un ingrédient à usages multiples qui peut être transformé en centaines d’aliments divers et variés», explique le chef de projet, qui veut transformer la consommation d’insectes en «aventure gastronomique». Résultat de la souplesse du produit, on peut le cuisiner pour faire des pâtes, des crêpes, de la farce et même de la crème à tartiner type Philadelphia. Et selon les testeurs, le goût va du «bon» au «bizarre». L’aspect, lui, est bien plus engageant qu’une friture de sauterelles.

20.000 vers pour un kilo

Côté nutrition, le C-fu, bourré de protéines animales et d’omégas 3 et 6, respecte les promesses de l’entomophagie. Et côté environnement? Tout va bien, selon ses créateurs. Car s’il faut 10.000 vers de farine pour produire un demi-kilo de C-fu, leur élevage prend tellement peu de place que les étudiants assurent que 120.000 hectares suffiraient à nourrir deux milliards d’êtres humains. La consommation en eau, elle, est bien moindre que celle nécessaire à l’élevage d’animaux plus traditionnels.

L’équipe à l’origine du C-fu fait partie des dix finalistes du Thought for Food Challenge, et espère remporter les 10.000 dollars promis au vainqueur. Un apport qui pourrait leur permettre de financer des recherches sur d’autres insectes pour trouver celui ayant le meilleur goût. «Nous n’avons expérimenté qu’avec quatre espèces d’insectes, dit un responsable du projet au Cornell Daily Sun, mais il y a 1.900 espèces potentielles. Quel goût ont-elles toutes?» La réponse pourrait bientôt se trouver dans nos assiettes.

---
Source: 20minutes.fr,le 5 février 2015
http://www.20minutes.fr/insolite/1534131-20150205-video-enfin-insectes-accepterez-manger
http://tffchallenge.com/team/c-fu/

mardi 3 février 2015

Filière colza : une nouvelle transition alimentaire mettra les protéines végétales à l’honneur

Alors que la valorisation de l'huile de colza en carburant représente aujourd'hui le principal débouché de la filière, l'avenir pourrait rebattre les cartes. L'évolution des modèles alimentaires pourrait donner la part belle aux protéines végétales, et donc au colza.

Le développement du biodiesel a donné de nouvelles perspectives aux producteurs de colza. « Ce débouché est devenu le marché directeur pour la filière. » Michel Boucly, directeur général adjoint du groupe Sofiprotéol, à l’occasion d’un colloque organisé par DuPont, rappelle l’origine du développement de la culture en France « pour contrer les importations massives de protéines pour l’alimentation animale. Cependant, constitué de 60 % de protéines et de 40 % d’huile, la fourniture de protéines via les tourteaux de colza ne pouvait se faire sans la valorisation de l’huile par les biocarburants. »

Le colza a cette chance d’être source à la fois de protéines et à la fois d’huile. Selon Philippe Chalmin, économiste, « à l’avenir, le marché le plus déterminant sera celui des tourteaux. En contexte de croissance démographique annoncée au niveau mondial, augmenter les productions agricoles à débouché uniquement énergétique serait une absurdité alors qu’une culture à double vocation aura sa place. »

Michel Boucly annonce « des besoins en huile en hausse jusqu’à 2020, un ralentissement à horizon 2030, puis l’apparition d’un palier le temps que l’Afrique et l’Inde se réveillent ». La demande en protéines animales va continuer d’augmenter mais difficile de prévoir sur quelle durée. « Les trois quarts des Français disent vouloir réduire leur consommation de viande. Signe d’une deuxième transition alimentaire à l’œuvre dans les pays développés. Le substitut viendra des protéines végétales. La partie protéique du colza pourrait devenir la plus précieuse. » Dans ce sens, Sofiprotéol travaille à améliorer les qualités gustative et culinaire des protéines d’origine végétale.
---
Source : Mathilde Carpentier, Terre-net Média, 03/02/2015
http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/une-nouvelle-transition-alimentaire-mettra-les-proteines-vegetales-a-l-honneur-217-106887.html