jeudi 25 septembre 2014

[R]évolution Alimentaire : Quelles protéines végétales au menu demain ? 4ème Rendez-vous événement de la technopole Quimper-Cornouaille

Le jeudi 2 octobre 2014 à Quimper, Pôle Universitaire Pierre-Jakez Hélias / Creac’h Gwen 

En Europe, les comportements alimentaires changent et s’accompagnent d’une nouvelle répartition entre protéines animales et protéines végétales.

  • 13h45 / 14h Mot d’accueil / Ouverture de la conférence 
  • 14h / 15h Comportement des consommateurs : analyse et tendances (Claude FISCHLER-Sociologue spécialiste de l’alimentation humaine)
  • 15h / 15h45 Protéines végétales, quelles innovations en alimentation ? (Marc ANTON-Directeur INRA / Nantes)
  • 15h45 / 16h Questions-Réponses, échange avec le public
  • 16h / 17h45 Table ronde animée par Anne TREGUER
  • «Quel équilibre protéines animales/protéines végétales pour demain ?»

Marc ANTON-Directeur INRA / Nantes
Jean-Marie BAUDIC-Restaurateur Youpala Bistrot / Saint-Brieuc
Philippe CHANCEREL-Responsable R&D Hénaff / Pouldreuzic
Claude FISCHLER-Sociologue spécialiste de l’alimentation humaine
Anne-Emmanuelle LE MINOUS-Chargée de mission Nutrition
ADRIA Développement / Quimper
Corinne MBOW-Directrice marketing Ansamble / Vannes
Patrick MUDRY-Gérant Créa Nature / Tourc’h

  • 17h45 Cocktail végétarien

Pour en savoir plus : http://www.pole-valorial.fr

mardi 23 septembre 2014

Note d’analyse prospective Futuribles du 22 septembre 2014 - "Les protéines de l'avenir" par Pierre Feillet"

Selon Pierre Feillet, "Pour nourrir les 9 à 10 milliards d’habitants en 2050, et satisfaire le niveau de protéines répondant aux besoins d’une alimentation équilibrée, toutes les cartes méritent d’être jouées. 

La production de protéines dans des usines, à partir d’insectes ou de microorganismes uni- ou pluricellulaires, est envisageable. Certaines verront le jour au cours des dix prochaines années. 

Il est cependant probable que les quantités produites resteront marginales par rapport à la production des protéines végétales. À court et moyen termes, les industriels peuvent surtout espérer s’ouvrir de nouveaux marchés reposant sur la mise au point d’ingrédients alimentaires protéinés dotés de nouvelles fonctionnalités.

Ainsi que le prévoient l’OCDE et la FAO, « les céréales resteront au cœur de l’alimentation humaine et du bétail, mais on pourrait assister à une réorientation vers les céréales secondaires (maïs et orge) et les oléagineux pour satisfaire la demande alimentaire, en nutrition animale et en énergie au détriment du riz et du blé ».

D’une manière plus globale, les agriculteurs et les éleveurs du monde sauront satisfaire la demande en protéines de l’humanité si les hommes ne consomment pas beaucoup plus de protéines animales que recommandé par les nutritionnistes, et si le combat mené contre les pertes et les gaspillages se poursuit avec succès. 

La production de protéines dans des usines (insectes, algues, microorganismes) pourra apporter des compléments utiles mais probablement de faible importance. N’oublions pas que, comparativement à toutes les autres sources de protéines, algues auxotrophes exceptées, les plantes présentent l’énorme supériorité, grâce à la photosynthèse, d’utiliser une énergie gratuite et durable, celle fournie par le soleil.

Source : https://www.futuribles.com/fr/base/document/les-proteines-de-lavenir/

Colloque INSECTINOV 2-3 déc. 2014 "Insectes : une filière d'avenir pour les biotechnologies"

Ce colloque organisé par Adebiotech (http://adebiotech.org/insectinov/index.php) s’articule autour des points et des objectifs suivants :

- Dresser un panorama des principales applications qui seront analysées au regard des travaux à mener pour développer des filières industrielles.

- Identifier les besoins pour préparer techniquement l’émergence d’une filière propre et durable de production de protéines animales à base d’insectes destinée à l’alimentation animale et humaine.

- Rechercher les perspectives économiques et scientifiques de cette filière « Insectes » : état de l’art, freins au développement, besoins en recherche, investissements, réglementations, de coopérations scientifiques et avec le secteur privé, protection de l’environnement dans le cadre des politiques de développement durable.

- Éclairer sur l’apport des systèmes biologiques d’insectes pour la santé humaine, et perspective de développement dans le domaine des vaccins en particulier.

Avec les interventions de :

Cédric AURIOL, Micronutris
Hassan CHAABIHI, Agate bioservices
Jean-Baptiste DE PANAFIEU, Auteur scientifique
Frédéric FRANCIS, Entomofood
Zahia HANNAS, Merial
Antoine HUBERT, Ynsect
Anne-Isabelle LACORDAIRE, Koppert
Stéphane LARRECHÉ, Anses
Yves LE CONTE, INRA Avignon
Karine LEROUX, Ynsect
Roland LUPOLI, Univ. Paris Descartes
Frédéric MARION-POLL, AgroParisTech
Otto-Wilhelm MERTEN, Généthon
Samir MEZDOUR, AgroParisTech
Jean-Marc REICHHART, I.B.M.C.
Sancha SALGUEIRO, ExpreS2ion Biotechnologies
Corinne ROYER, INRA
Philippe SCHMIDELY, AgroParisTech
Elisabeth TABONE, INRA UEFM
Hélène THOMMERET, Dgccrf
Paul VANTOMME, FAO
Julien VENDEVILLE, BIOBEST

Date : du mardi 2 déc. 13h au mercredi 3 déc. 17h30

Lieu : Parc technologique Biocitech, 102 avenue Gaston Roussel (ex Route de Noisy), 93230 Romainville (Métro Bobigny-Pantin-Raymond Queneau, ligne 5)

Tarif : Public : 395 € /personne ; membre Adebiotech 325 €

Inscriptions jusqu'au 26 nov. sur http://adebiotech.org

Pour toute question contacter colloque@adebiotech.org ou 01 57 42 34 61

lundi 22 septembre 2014

Atelier technique INNOpass d'Actalia le 9 oct. 2014 sur le thème des protéines

ACTALIA Innovation organise son 5ème Atelier Technique INNOpass le 9 octobre 2014 de 9h00 à 17h00 à Villers Bocage, sur le thème des protéines

Végétales vs animales...CAP sur les protéines 
Opportunités et applications pour les IAA 

- Atelier Théorique le matin : Décryptez les protéines au travers de 3 volets : 
* Le Marché : éléments de veille
* La Technique : les nouvelles sources de protéines
* Le Consommateur : perception et acceptabilité

- Atelier Technique l'après-midi : 
* Participez à un atelier de formulation autour de la thématique des protéines
* Découvrez de nouvelles alternatives et leurs applications
* Imaginez les perspectives d'évolution de vos pratiques

La participation est gratuite. Confirmer votre présence avant le 01/10/2014 auprès de Véronique LAVATINE, v.lavatine@actalia.eu

- Téléchargez l'invitation :
http://www.innopass.fr/wp-content/uploads/programme-atelier-technique-proteines.pdf

Les insectes comestibles débarquent dans les grandes surfaces belges

Bien que tolérée auparavant, l'entomophagie est officiellement autorisée en Belgique depuis le 25 mai dernier, date d'entrée en vigueur de la circulaire correspondante de l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA). Vendredi, des produits à base d'insectes seront introduits pour la première fois dans des supermarchés belges, a annoncé jeudi le groupe Delhaize dans un communiqué.

En Europe, la politique relative à la consommation humaine d'insectes reste floue. Pour supprimer cette incertitude juridique et permettre aux entreprises belges qui se développent dans le domaine d'agir légalement, l'AFSCA avait annoncé fin 2013 l'autorisation de mise sur le marché d'une dizaine d'espèces.

Désormais, les grillons domestiques, les criquets migrateurs africains, les vers de farine traditionnels et géants, les vers Buffalo, les chenilles de la fausse teigne, de la petite fausse teigne et du Bombyx, de même que les criquets pèlerins d'Amérique et les grillons à ailes courtes peuvent atterrir dans nos assiettes en toute légalité.

"Pour autant que leurs producteurs respectent les règles générales de la législation alimentaire en vigueur, entre autres l'application de bonnes pratiques d'hygiène, la traçabilité et la notification obligatoire. Ils sont responsables des produits qu'ils mettent sur le marché", précise Yasmine Ghafir, porte-parole de l'AFSCA.

De plus, la réglementation pourrait encore changer, prévient-elle. "L'Europe est en train d'étudier la question des 'novel food' dont font partie les insectes. Dès qu'elle se prononcera, la Belgique devra s'aligner sur sa décision."

Depuis l'entrée en vigueur de la circulaire, le 25 mai dernier, cinq éleveurs se sont enregistrés auprès de l'Agence.

La consommation humaine d'insectes présente de nombreux avantages. D'après le groupe Delhaize, ils "sont un formidable moyen d'évoluer vers une alimentation plus durable et constituent une excellente source alternative de protéines".

En effet, la population mondiale devrait atteindre les 9 milliards d'individus à l'horizon 2050 et "si notre consommation reste la même qu'actuellement, la production de protéines devra être multipliée par deux pour répondre aux besoins nutritifs", avertit Frédéric Francis, responsable de l'unité d'entomologie de Gembloux Agro-Bio Tech (ULg). En termes d'espace, les insectes ont plus d'une corde à leur arc, "ce sont d'excellents recycleurs: élevés, ils peuvent se nourrir de pelures, de déchets de brasserie, des invendus des grands magasins... Ils émettent très peu de CO2 et se prêtent à des élevages verticaux, économes en espace", avance encore le professeur Francis.

Leur "taux de conversion" est également attrayant, "avec 10 kilos de biomasse, on ne peut produire qu'un kilo de bœuf mais jusqu'à 9 kilos d'insectes", conclut-il.

Déjà présents dans certaines épiceries bio ou spécialisées, les produits à base d'insectes feront leur entrée dans les grandes surfaces vendredi avec le lancement d'une nouvelle gamme Delhaize, "Green Bugs" à base de vers de farine. Dès le mois d'octobre, toutes les grandes surfaces de Belgique, à l'exception des magasins Colruyt, Aldi et Lidl, proposeront également des burgers à base de vers Buffalo du producteur limbourgeois Damhert.

Source :  RTBF info, mercredi 17 septembre 2014
http://www.rtbf.be

Le potentiel des insectes : Antoine Hubert et Olivier Duverdier, dans Business Durable sur BFM TV

Le 21 septembre, le potentiel des insectes a été le thème abordé par Antoine Hubert, président directeur général d'Ynsect, et Olivier Duverdier, co-fondateur du Cleantech Open France, avec Nathalie Croisé dans Business Durable, sur BFM Business.
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Source : BFM Business Durable - 21/09
http://www.boursorama.com

vendredi 19 septembre 2014

Des haricots biofortifiés pour combattre la faim

Joane Nkuliye se considère comme une militante. Elle fait partie d’un groupe restreint de fermiers qui produisent de cultures biofortifiées à une échelle commerciale au Rwanda.

Nkuliye possède 25 ha dans le district de Nyagatare, dans la Province orientale, à deux heures de route de la capitale, Kigali. Le gouvernement lui a offert cette terre et elle y a emménagé en 2000, avec des plans d’élever le bétail.

 Mais elle s’est vite rendu compte que cultiver des aliments serait plus rentable et aurait un impact plus grand sur la communauté locale puisque la plupart des enfants de la région ont souffert de kwashiorkor, un type de malnutrition causée par le manque de protéines.

"J’ai une passion pour l’agriculture. Nous sommes subventionnés parce que très peu de gens pratiquent l’agriculture commerciale", a déclaré cette entrepreneure, qui est mariée, et a cinq enfants, et pratique l’agriculture depuis plus de 10 ans.

Il y a quatre ans, elle a été contactée par l’ONG HarvestPlus, qui fait partie d’un programme de recherche de ‘CGIAR Consortium’ sur l’agriculture pour la nutrition et la santé. L’ONG est considérée comme un leader dans l’effort mondial visant à améliorer la nutrition et la santé publique en développant des cultures et en distribuant des semences des aliments de base qui sont riches en vitamines et minéraux.

HarvestPlus a fourni à Nkuliye des graines, des emballages, des points de distribution et du savoir-faire. Aujourd’hui, elle cultive des haricots biofortifiés sur 11 de ses 50 hectares de terre.

« Après avoir récolté les haricots je cultive le maïs comme culture intercalaire. Je cultive aussi des bananes douces, des ananas et de la papaye. Je récolte 15 tonnes de vivres; je parle en termes de tonnes et non de kilos », a-t-elle souligné avec sourire.

Nkuliye a été invitée par HarvestPlus pour s’exprimer lors de la deuxième Conférence mondiale sur la biofortification tenue à Kigali du 31 mars au 2 avril, qui était un rassemblement de scientifiques, décideurs et d’acteurs.

Le Rwanda s’est aventuré dans une nouvelle ère agricole, puisque cela booste la production alimentaire et améliore le niveau de nutrition des cultures développées dans le pays.

Dans cette nation d’Afrique centrale où 44 pour cent des 12 millions d’habitants du pays souffrent de malnutrition et de carences en micronutriments, des aliments biofortifiés, comme les haricots, sont considérés comme une solution pour réduire la « faim cachée » – un manque chronique de vitamines et de minéraux.

Un Rwandais sur trois est anémique, et ce pourcentage est plus élevé chez les femmes et les enfants. Environ 38% des enfants de moins de cinq ans et 17% des femmes souffrent d’une carence en fer dans le pays. Cela, selon Lister Tiwirai Katsvairo, le directeur national de HarvestPlus pour le projet de la biofortification, est élevé par rapport à d’autres pays d’Afrique subsaharienne.

Les haricots biofortifiés ont des niveaux nutritionnels élevés et fournissent jusqu’à 45% des besoins quotidiens en fer, ce qui dépasse de 14% les variétés de haricots communément cultivées. Ils ont aussi un avantage supplémentaire car ils se sont révélés de produire des rendements élevés, sont résistants aux virus, et résistent à la chaleur et la sécheresse.

Maintenant, un tiers des 1,9 million de ménages du Rwanda cultivent et consomment des cultures nutritives grâce à une initiative promue par HarvestPlus en collaboration avec le gouvernement rwandais. La stratégie de HarvestPlus est de « nourrir le cerveau pour faire une différence », a indiqué Katsvairo.

Le gouvernement national, qui travaille en partenariat avec HarvestPlus depuis 2010, voit la nutrition comme une grave préoccupation. Selon la ministre de l’Agriculture et des Ressources animales du Rwanda, Agnes Kalibata, cinq ministres du gouvernement travaillent de coopérée pour aborder les problèmes de nutrition dans le pays.

Elle a dit que les cultures biofortifiées assurent que les pauvres, les petits fermiers et leurs familles ont des nutriments dans leurs régimes alimentaires. Environ 80 pour cent de la population rurale du Rwanda dépendent de l’agriculture pour leurs moyens de subsistance.

« Les haricots au Rwanda constituent notre aliment de base, ils sont traditionnels. Vous ne pouvez pas manger un repas sans eux. Les haricots sont biofortifiées renferment la principale protéine qui atteindra tout le monde, ils constituent la principale source d’aliments », a-t-elle déclaré. « Nos agriculteurs et notre population ne peuvent pas manger la viande quotidiennement. Dans une telle situation, nous devons trouver une culture qui puisse fournir des nutriments et soit acceptable pour la communauté. Nous ne voulons pas changer les régimes alimentaires », a expliqué Katsvairo.

Mankombu Sambasivan Swaminathan, l’idéologue et généticien qui a mené la Révolution verte en Inde est un partisan de ce qu’il appelle « biohappiness ». Il est devenu célèbre pour la Révolution verte qui a augmenté la production alimentaire et transformé l’Inde en un pays producteur d’aliments durables. « Je suis un passionné de la biofortification. C’est la meilleure façon d’ajouter des nutriments comme le fer, le zinc et la vitamine A. Dans le cas de la biofortification, c’est une situation gagnant-gagnant », a-t-il déclaré. Selon Swaminathan, qui a été qualifié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement de « Père de l’écologie économique », le concept de la sécurité alimentaire a évolué pour devenir la sécurité nutritive. « Nous avons constaté qu’il ne suffit pas de donner des calories, qu’il est important d’avoir des protéines et des micronutriments ». Swaminathan affirme que c’est aussi une façon de s’attaquer à la faim silencieuse – la faim causée par l’extrême pauvreté. « Cela fortifie sur le plan biologique et non sur le plan chimique, c’est pourquoi je l’appelle ‘biohappiness' », a déclaré ce premier lauréat du Prix mondial de l’alimentation en 1987. Il a également été salué par le magazine TIME comme l’un des 20 Asiatiques les plus influents du 20ème siècle.

Selon Katsvairo, le Rwanda est devenu un exemple pour les autres pays d’Afrique subsaharienne puisque la question de la nutrition fait désormais partie de la politique stratégique publique du pays.
« Le Rwanda est encore au stade de la mise en œuvre, mais il est une voie à suivre pour d’autres pays africains », a confirmé Katsvairo.

* Fabíola Ortiz a été invitée par HarvestPlus et Embrapa-Brésil pour se rendre au Rwanda. (FIN/2014)

Source ; http://www.info-afrique.com/1302-haricots-biofortifies-combattre-la-faim/

jeudi 11 septembre 2014

L’industrie et la finance misent sur les insectes, protéine du futur

Des fonds investissent dans la start-up Ynsect, Carrefour pourrait confier ses invendus à la recherche sur les insectes.

Les insectes, matière première du futur? Il y a quelques semaines, les fonds d’investissement Emertec et Demeter Partners ont apporté 1,8 million d’euros à un éleveur de… scarabées, la jeune société Ynsect. Grâce à cet argent, la start-up, créée en 2011 par un quatuor de trentenaires comprenant deux ingénieurs agronomes, peut s’installer au Genopole d’Évry, au sud de Paris. «Nous voulons créer une usine à insectes, capable d’en produire plusieurs milliers de tonnes, en particulier des scarabées», explique Antoine Hubert, en charge de la recherche et développement. Le but d’Ynsect est de maîtriser les technologies de production à grande échelle et de participer en parallèle aux recherches sur l’utilité des insectes dans la nutrition animale et la chimie verte. Le projet en est encore au pilote et les premiers résultats ne sont pas attendus avant 2020.

«La chimie traverse une crise grave tandis que la biologie fait des progrès hallucinants et, avec elle, l’analyse du vivant. On pose donc un regard nouveau sur les biomasses, parmi lesquelles les insectes, comme les algues. C’est une ressource potentielle importante pour la nutrition, la chimie, la cosmétique ou la pharmacie », explique Bernard Maître, président du directoire d’Emertec. Sa société de capital-risque a levé 50 millions d’euros pour son cinquième fonds «cleantech», investi dans la chimie verte et l’agriculture raisonnée. Elle a introduit en Bourse McPhy, spécialiste du stockage de l’hydrogène, et aussi Fermentalg, une société qui cherche à produire, à partir des algues, des protéines et des huiles pour l’alimentation, l’énergie ou la chimie.

Emballages en carapace

Bon nombre d’acteurs de l’agro-industrie et de la chimie s’intéressent à ces recherches. Carrefour discute avec l’université Agro-Bio Tech de Gembloux, en Belgique, qui projette de produire une poudre d’insectes comme les grillons nourris avec des invendus du groupe de distribution. GDF Suez, Areva, Siclaé et Unigrains ont investi dans le fonds «cleantech» d’Emertec.

Toutefois, si pallier le manque de ressources en nutrition ou l’émergence de produits chimiques est un vrai sujet, cela reste un pari. «Pour l’instant, le prix de revient de la farine protéinique d’insectes est trop élevé par rapport aux autres aliments pour animaux. Il faut arriver à un prix compétitif pour ces farines protéiniques et cibler d’autres produits à très haute valeur ajoutée», souligne Olivier Dupont, président de Demeter, société de capital-investissement spécialisée dans la cleantech, avec 360 millions d’euros investis dans trois fonds depuis 2005.


Pour réduire ses coûts et optimiser sa recherche, Ynsect s’est allié à des laboratoires de pointe: l’Inra, AgroParisTech, le CEA et le CNRS au sein du programme Desirable. Ce plan d’un million d’euros sur quatre ans, lancé début 2013, est destiné à «préparer l’émergence de la filière insectes pour l’alimentation animale», explique Samir Mezdour, son porte-parole. Puis, «en fractionnant les constituants, à en tirer des lipides, des protéines pour l’alimentation animale et utiliser la chitine (carapace) valorisée dans les plastiques et l’emballage».

Source : Lefigaro.fr, Armelle Bohineust, 03/08/2014
http://bourse.lefigaro.fr/indices-actions/actu-conseils/l-industrie-et-la-finance-misent-sur-les-insectes-proteine-du-futur-1354837

L’université de Gembloux (Belgique) s’apprête à produire 50 T d’insectes par an.

Si, lorsqu’on vous parle d’un professeur d’université passionné par les insectes, vous avez l’image bucolique d’un vieil homme avec un filet à papillons, vous risquez d’être déçu en rencontrant Frédéric Francis. À 40 ans, ce Waremmien vient de lancer sa deuxième spin-off (société issue d’une université) avec, à chaque fois, la production d’insectes au cœur du projet.

Après les vers de terre, Frédéric Francis s’est focalisé sur les insectes en tant que ressource alimentaire. Une situation presque cocasse pour l’université de Gembloux qui, à l’origine, s’intéressait aux insectes nuisibles pour les cultures. Une évolution au fil des rencontres dans d’autres pays («on se retrouvait souvent avec des insectes dans nos assiettes») et qui prit un virage décisif avec le travail mené par le professeur Haubruge, le prédécesseur du Waremmien à la tête de l’unité d’entomologie de Gembloux.

Une évolution aussi dans les mœurs, estime Frédéric Francis: « Il n’y a pas si longtemps, la question était: “Est-ce que je mange de l’insecte?”. Aujourd’hui, c’est plutôt: “Où puis-je en manger et sous quelle forme?”. Je remarque aussi que les demandes de travaux de fin d’étude (TFE) sur l’entomologie s’intensifient.»

Le lancement de cette nouvelle entreprise confirme aussi la fibre entrepreneuriale du professeur waremmien. Frédéric Francis y voit un prolongement logique de son travail à l’université: «est-ce que ce que je fais peut servir au-delà des cercles scientifiques?» Et puis rentrer des dossiers pour des demandes de financement fait aussi partie du métier. «Pour vous donner une idée: 60 personnes travaillent au service d’entomologie mais il n’y a que 5 permanents, les autres postes sont liés à des dossiers de financement.»

Source : L'Avenir, Arnaud Wéry, 10 sept. 2014. "Ce Waremmien nous fera manger des insectes"
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20140909_00526021 

jeudi 4 septembre 2014

Le Plaza Athénée ne servira plus de viande

Alors que le palace parisien Plaza Athénée rouvre lundi, Alain Ducasse a décidé de supprimer la viande de la carte de son restaurant, trois étoiles jusqu'à sa fermeture, pour mettre à l'honneur un menu "naturalité" autour d'une trilogie poissons, légumes, céréales.

"La planète a des ressources rares, il faut la consommer plus éthiquement, plus équitablement", explique Alain Ducasse à l'AFP.

Le chef surmédiatisé, qui prône la diminution des protéines animales depuis longtemps, ne parle plus que de "naturalité", un mot qu'il a découvert récemment et qui reflète le virage radical pris par le nouveau Plaza: finie la viande, bienvenue pêche de ligne durable, céréales "bio, autant que faire se peut", légumes "du jardin de la Reine" cultivés au Château de Versailles.

Le chef jongle avec les tendances végétariennes, locavores et environnementales dans son menu "jardin-marin".

Riz noir cuit au four avec coquillages, calamars et poulpes, baudroie (lotte) de Méditerranée et boulghour en tajine, quinoa cultivé en Anjou racines et coquillages : le chef mise sur la rusticité des graines et des céréales alliées aux saveurs marines. Mais le menu conserve son prix palace: 380 euros hors boisson.

Pour celui qui se dit "l'interprète de l'air du temps", "plus le produit est modeste, plus il faut lui donner de l'attention". Pour une sardine débarrassée de ses chairs, arête et tête frites, croustillantes, il décrit un travail "au scalpel" pour faire du poisson "un portefeuille ouvert" : "c'est moins facile que de trancher le turbot (un poisson plus coûteux, ndlr). Là, il y a 15% de sardine, et 85% de travail".

Authenticité et communion avec la nature, le restaurant a relégué les nappes au placard: chêne et cuir sur et sous les tables. Finis les couteaux à poisson remplacés par des couteaux à viande qui n'écrasent pas la chair du bar ou du turbot.

Côté vins, le sommelier Laurent Roucayrol prévient : "Il ne faut pas avoir peur du vin rouge avec le poisson" pour accompagner le terre-mer "lentilles vertes du Puy, caviar doré, gelée d'anguille".
 
Moins de gras, moins de sucre

Peu de beurre ni de crème, juste les sucs de légumes "quand la grande influence mondiale est au sucre, au gras, du frit". "J'ai voulu alléger, insiste le chef, mon obsession c'est d'enlever le sucre". Les desserts du chef pâtissier Michaël Bartocetti reflètent ce parti pris. A l'image du citron de Menton et algues Kombu à l'estragon : entre les écorces confites, les amandes fraîches, la gelée et les algues, le client peut être déstabilisé par ce plat fort en acidité et amertume.

Même intensité pour les desserts au chocolat, au goût prononcé en cacao. "On nous demande de la crème ou du caramel avec le chocolat... non, on ne va pas céder, maintient-il, sinon on est dans la globalisation. On mange tous le même gras, le même sucré".

Un virage qui ne rompt toutefois pas avec le luxe du Plaza Athénée - le client est accueilli par un jus d'herbes-vodka versé sur un glaçon taillé en diamant servi dans un verre en cristal. Bling bling ? "Non, se défend Alain Ducasse, mais on n'est pas là pour faire simple, le travers du simple c'est du simplisme".

La salle entièrement redécorée, avec effets de miroirs, a gardé sa splendeur et son opulence. Elle accueille désormais un cabinet de curiosités: pièces d'orfèvrerie, cristallerie, objets en cuivre de la collection personnelle du chef brillent en transparence derrière une vitrine éclairée.

Quant aux étoiles, qu'il lui faut désormais reconquérir au Plaza, le chef sourit : "c'est mieux avec". Verdict du guide Michelin attendu début 2015.

Source : DirectMatin.fr, 4 Septembre 2014
http://www.directmatin.fr/consommer/2014-09-04/le-plaza-athenee-ne-servira-plus-de-viande-690712

Plan protéines : top départ de la mobilisation générale pour atteindre 11,5 % de moyenne dans le blé

Le nouvel accord interprofessionnel, entré en vigueur au 1er juillet 2014, doit permettre à la collecte de blé française d'atteindre une moyenne d'au moins 11,5 % de protéines. Plusieurs mesures composent ce plan, notamment l'inclusion de ce critère dans les contrats d'achat et de vente du grain.

Le nouvel accord interprofessionnel, adopté par Intercéréales et étendu par arrêté ministériel, est entré en vigueur au 1er juillet. Partie intégrante du plan protéines, il doit permettre au blé français d’atteindre un taux moyen national de protéines d’au moins 11,5 %. « L’intention est de répondre aux besoins des marchés en incitant les producteurs à tenir l’objectif collectif de teneur en protéines » expliquent les représentants de la filière. « L’accord interprofessionnel, signé en décembre 2013, témoigne d’une analyse partagée par tous les intervenants, impulse une dynamique collective et formalise la mention du taux de protéines dans les contrats d’achat/vente de blé tendre. L’Etat affiche ainsi sa détermination à renforcer la compétitivité du blé tendre français. »

Outre le levier contractuel, le « Plan protéines blé tendre » intègre la sélection variétale et l’agronomie, avec des actions de recherche et développement, du conseil et de la formation.

CONSERVER LES MARCHÉS EXPORT

Alors que la moitié de la production française est destinée à l’export, les exigences de plus en plus fortes des clients (l’Union européenne, Afrique du Nord et subsaharienne) imposent désormais une teneur minimum en protéines (entre 11 à 12,5 %). Si la France veut maintenir ses positions sur ces pays, elle doit enrayer l’effritement de la teneur en protéines du blé tendre. Elle ne perce pas dans les pays du Proche et Moyen Orient et perd du terrain sur les marchés privés.

« Avec 11,2 % de taux moyen de protéines, prévient Jean Michel Aspar, président du Synacomex, le blé tendre français répond à peine aux conditions requises pour être dans la course, et lorsqu'il y entre, il est soumis à de fortes réfactions. Tandis que nos concurrents, en particulier l’Allemagne et les pays de la mer Noire (Ukraine, Russie, Kazakhstan) étendent leur présence avec des blés plus riches en protéines. »

MENTION PROTÉINES DANS LES CONTRATS

Principale mesure, l’accord précise que les contrats d’achat et de vente de blé tendre doivent mentionner une teneur en protéines. Sont concernés tous les contrats de livraison physique portant sur du blé tendre, qu’ils soient meuniers, fourragers ou biscuitiers, établis entre collecteurs et utilisateurs, tant à destination du marché intérieur que de l’exportation. Ce taux est librement consenti entre les parties. Le contrat doit préciser s’il s’agit d’un taux minimum ou d’un taux réfactionnable. Dans ce cas, les conditions de réfaction doivent être indiquées. Tout contrat de vente de blé tendre ne respectant pas cette condition sera nul de plein droit.

Le taux de 11,5 % appelé « taux de référence » dans l’accord est un objectif de progression de la moyenne de la production française de blé tendre. Il ne s’agit pas d’un taux qui deviendrait obligatoire en l’absence d’autre indication.

L’accord concerne les contrats conclus à partir du 1er juillet 2014, date d’entrée en vigueur de l’accord :
- dans les relations entre collecteurs et utilisateurs/exportateurs, pour les contrats conclus à partir de la campagne de commercialisation 2014/2015 (1er juillet 2014-30 juin 2015)
- dans les relations entre producteurs et collecteurs, pour les contrats conclus à partir de la campagne de production 2014/2015 (semis effectués entre le 1er juillet 2014 et le 30 juin 2015 pour la récolte 2015).

GÉNÉTIQUE ET AGRONOMIE

Renforcer la teneur en protéines passe aussi par un ensemble de pratiques au champ, à commencer par le choix de variétés adaptées à l’environnement pédoclimatique. « Cela se poursuit par une gestion optimisée de la fertilisation azotée et finit par l’intérêt de reporter de l’azote de début de cycle vers la période épiaison-floraison où l’efficience de l’azote est la meilleure vis-à-vis de l’enrichissement du grain en protéines. » Le pilotage de fin de parcours est un élément important d'amélioration de l'itinéraire technique protéines.

Enfin, l’évolution des priorités de la recherche semencière, vers une plus grande efficience de l’utilisation de l’azote, va permettre d’obtenir de futures variétés de blé conciliant rendement et teneur élevée en protéines. Certains travaux, plus prospectifs encore, explorent la possibilité d'obtenir un blé qui capterait l’azote de l’air pour assurer la synthèse de protéines dans le grain.

Source : 07/08/2014 | par MC | Terre-net Média
http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/appros-phytosanitaire/article/operationnel-depuis-le-1er-juillet-mobilisation-generale-216-102546.html

A Kinshasa (Congo), on croque chenilles ou larves pour le plaisir ou leurs protéines

Au marché Gambela de Kinshasa, on trouve des insectes pour tous les goûts: grosses larves de charançon blanches qui laisseront une impression d’onctuosité dans la bouche, chenilles légèrement croquantes ou termites cassant sous la dent. Ces plaisirs sont à la portée de toutes les bourses et constituent une source de protéines à moindre coût, mais les véritables amateurs en défendent les vertus gastronomiques.

La fréquentation des étals des marchandes d’insectes prouve l’engouement des Kinois pour cette nourriture généralement bouillie ou frite. «Les chenilles et même les autres insectes que nous mangeons sont très riches en protéines», soutient Maguy Manase, vendeuse. Les chenilles sont vendues séchées, vivantes ou bouillies, dans des casseroles, des sacs ou dressées en pyramide sur les étals en bois vieilli ou à même le sol. Les termites, vivants, sont ramassés à la louche dans une casserole pour venir emplir le sac du client. En saison, on trouve aussi des sauterelles.

Les prix varient fortement d’une espèce à l’autre. Elise Yawakana s’est procurée six grosses larves bien grasses à 1.000 francs congolais (1,1 dollar). Pour cette sexagénaire, «c’est un menu spécial», «un repas de luxe». Plus commun, un gobelet de chenilles se vend à 1.500 francs (1,6 dollar). Les chenilles sont «mieux que les vivres frais», lance Marie Nzumba, vendeuse de chenilles depuis 15 ans, pour écouler sa marchandise.

En République démocratique du Congo, près de 90% de la population vit avec moins de 1,25 dollar par jour selon l’ONU. Conscientes de l’intérêt nutritionnel des insectes, les autorités sanitaires organisent des séances de sensibilisation pour inciter les femmes à en inclure régulièrement dans l’alimentation de leurs enfants. Au Centre de santé «Boyambi» tenu par l’Armée du salut, ces séances sont quotidiennes. Emilie Kizayako Mpiedi, infirmière, appelle les mères à servir une bouillie à base de farine de chenilles comme supplément alimentaire au lait maternel pour leurs nourrissons de plus de 6 mois. Un tel traitement permet de soigner les enfants souffrant de malnutrition, explique le Dr Véronique Mbuzi, alors que selon le Programme alimentaire mondial, 52% des enfants de moins de cinq ans sont atteints de malnutrition chronique ou aiguë en RDC. Les chenilles «sont à la portée de toutes les bourses», mais ce n’est pas pour autant «une nourriture de pauvres», insiste l’infirmière pour vanter la qualité nutritionnelle de ces ingrédients.

Notant qu’un habitant de la planète sur trois consomme déjà des insectes, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) préconise dans un rapport récent le développement de l’entomophagie (consommation d’insectes) pour «répondre aux problèmes de la sécurité alimentaire humaine et animale». «Les insectes comestibles contiennent des protéines de haute qualité, des vitamines et des acides aminés pour les humains», indique ce document qui plaide pour un développement des fermes d’insectes. Selon la FAO, l’entomophagie pourrait contribuer à nourrir les 9 milliards d’habitants que la planète devrait compter en 2030 en préservant mieux l’environnement que ne le fait l’élevage traditionnel.

Pour l’heure, à Kinshasa, la totalité des insectes consommés sont récoltés à l’état naturel, et la grande majorité provient de la forêt équatoriale qui couvre les provinces de Bandundu et de l’Equateur (Ouest de la RDC). On mange aussi simplement les insectes parce que l’on aime ça, comme Bonaventure, qui en savoure un plat dans un boui-boui de Kinshasa. «C’est bon», dit ce chauffeur quinquagénaire en souriant, «c’est une nourriture que j’aime, je la préfère à la viande». Chenilles à la «mwambe» (sauce d’arachides), aux légumes, en friture ou à la tomate: pour lui, chaque recette est un plaisir. De nombreux restaurants de fortune en servent tous les jours en friture avec du piment pour accompagner le «fufu», pâte ferme à base de farine de maïs et de manioc. C’est notamment une nourriture de fête. Dans ce cas, précise Ginette Ngandu, tenancière, les clients commandent souvent «d’avance leurs plats de chenilles» pour être sûrs qu’ils leur soient servis.

Source : http://www.libe.ma/A-Kinshasa-on-croque-chenilles-ou-larves-pour-le-plaisir-ou-leurs-proteines_a53683.html

Concours mondial de l'innovation, les protéines alimentaires à l'honneur

Les 110 premiers lauréats du concours mondial de l'innovation (innovation 2030) ont été présentés le 23 juillet à l’Élysée. L'objectif est de faire émerger les talents de l’économie française en les repérant puis les en accompagnant. L'une des catégories récompense les projets innovants de la chimie végétale et des protéines végétales. Focus sur quelques projets :

Ici&Là valorise les légumineuses cultivées dans nos territoires (lentilles, pois, haricots…), afin de réaliser des produits alimentaires riches en protéines alliant plaisir et praticité. Les produits élaborés présentent des intérêts nutritionnels et environnementaux forts, tout en s’intégrant aux goûts et aux habitudes des consommateurs. Le projet IEL vise à proposer une nouvelle offre alimentaire, riche en protéines et simple d’emploi, en s’appuyant sur un savoir-faire technologique innovant.

Chamtor (groupe Vivescia) lance Cellpro, un nouvel ingrédient riche en protéines qui présente des atouts nutritionnels grâce à un large profil d’acides aminés et des fibres pour un effet positif sur la digestibilité. Cette réussite est le fruit du travail qui a démarré en 2012 avec la création d’un Comité Innovation réunissant les fonctions technique, marketing, commerciale et du centre de recherche ARD.

Brasserie Dulion produit une bière exclusivement à partir de céréales crues sans maltage. La société transforme ainsi les céréales locales en réduisant les dépenses énergétiques et en eau liées au process de maltage. Cette initiative permet de recréer un lien direct avec les agriculteurs locaux et de pouvoir utiliser tout type de céréales comme source d’amidon. (source ISARA)

Soufflet développe le projet Drop2Feed, qui vise à développer une nouvelle génération d'additifs naturels pour l'alimentation animale. Actuellement, les additifs disponibles comportent des enzymes microbiennes capables d'améliorer la digestibilité des céréales chez l'animal d'élevage.

La deuxième phase du concours est l'accompagnement des projets les plus prometteurs avec des travaux de développement de plus grande ampleur. Elle sera ouverte à compter du 1er septembre 2014 et comportera un soutien financier public pouvant atteindre 2 millions d’euros.

Source : processalimentaire.com, Amélie Dereuder, 02/08/2014
http://www.processalimentaire.com/Ingredients/Concours-mondial-de-l-innovation-les-proteines-alimentaires-a-l-honneur-24599

Qui est prêt à manger des insectes?

Pour que l'élevage d'insectes comestibles deviennent une nouvelle activité, il est important que ces nouveaux aliments soient acceptés par les consommateurs. Selon l'Université de Gand, le premier public pourrait être les jeunes garçons et tous ceux qui songent à réduire leur consommation de viande.

L'AFSCA autorise depuis la fin 2013 la consommation de dix insectes. La réaction des consommateurs reste encore le point essentiel. Qui rêve de manger des criquets pèlerin, des vers de farine ou des grillons ? Il y a des raisons rationnelles au développement de cette alimentation : une pollution bien moindre que l'élevage de bétail, une excellente qualité alimentaire (fibres, oligoéléments), deux avantages mis en avant par la FAO (agence de l'ONU pour l'agriculture). L'Université de Gand a mené l'enquête. Le professeur Wim Verbeke d'économie agricole a étudié l'accueil que cette alimentation pourrait avoir dans la population.

Première conclusion : les personnes qui songent à réduire leur consommation de viande sont 4 à 5 fois plus susceptibles de consommer des insectes. L'âge et le sexe jouent un rôle important. Les hommes sont deux fois plus enclins à manger des insectes que les femmes. Les jeunes sont aussi plus ouverts. Le profil du consommateur pionnier est donc un homme jeune qui cherche à éviter les hamburgers. Les obstacles Wim Verbeke reconnait que la consommation d'insectes n'ira pas de soi. "Dans plusieurs pays émergents l'habitude de consommer des insectes a été perdue avec l'occidentalisation de l'alimentation et une attitude négative, en Occident, vis-à-vis de ce type d'aliment. L'acceptation des insectes dans nos pays et une meilleure compréhension des ressorts profonds de la consommation pourraient contribuer à faire accepter les insectes comme source alimentaire" indique le professeur Wim Verbeke dans un communiqué.

Il y a un grand travail à faire. Wim Verbeke cite une étude menée en Flandres en 2013 qui indiquait que 65% des personnes interrogées étaient opposées à manger des insectes. Le reste y était prêt : 3% seulement se montrait totalement ouvertes à cette alimentation, 16% étaient prêtes à essayer "un peu", 16% restaient hésitantes. L'étude de Wim Verbeke affine le profil des candidats au grillon sauté et à la chenille en sauce.

L'intérêt pour les insectes est poussé notamment par l'agence agricole de l'ONU, la FAO, qui en a fait un cheval de bataille, si on peut l'écrire. Elle y voit une manière de répondre à la demande alimentaire, qui va croitre avec la population, qui devrait arriver à 9 milliards en 2050 (vs 7,2 milliards en 2014). L'évolution du niveau de vie dans les pays émergents entraine une hausse de la production de viande, laquelle met une forte pression sur l'environnement. La FAO avance que le grillon a besoin de 6 fois moins d'alimentation que le bovin (à quantité égale). Elle travaille depuis 2003 à étudier le développement de la consommation d'insectes.

L'impact reste encore modéré ou anecdotique, mais des initiatives commencent à fleurir. Voici deux ans, Wittamer a commercialisé des pralines surmontées d'un grillon recouvert de poudre d'or. Une start up wallonne, Aldento, lancée par Géraldine et Sophie Goffart, prépare pour la rentrée une offre de pâtes alimentaires aux insectes, une manière de consommer l'animal sans le voir et de contourner la phobie qui semble refroidir les consommateurs. Aldento a été financé par une plateforme de crowdfunding, Identity Coop (Namur), à hauteur de 11.000 euros.

La vente d'insectes à but alimentaire est autorisée par l'AFSCA, qui contrôle aussi l'élevage. Il s'agit donc d'une activité économique potentielle. Toutes les règles pour l'élevage d'animaux s'appliquent aux insectes, avec quelques spécificités indiquées dans une circulaire publiée en mai dernier. Il reste à enthousiasmer le consommateur...

Source : LeVif.be, Robert Van Apeldoorn, 28/08/2014
http://trends.levif.be/economie/entreprises/qui-est-pret-a-manger-des-insectes/article-normal-216947.html

A-t-on le droit de vendre des insectes comestibles en France?

Un restaurant d'Amiens a dû arrêter la vente d'insectes comestibles, en vertu d'un règlement européen de 1997. Plusieurs sociétés spécialisées vendent pourtant des insectes, y compris à travers la grande distribution. Le point sur la législation.

Vers, grillons, ou encore scarabées mis sous sachet, tel est le menu relativement insolite que proposait jusqu'à peu un restaurant cambodgien d'Amiens. Mais l'idée a fait long feu après la visite de deux fonctionnaires de la direction départementale de la protection des populations (DDPP), qui ont sommé les gérants de stopper la vente d'insectes comestibles, selon des informations du Courrier Picard .

Est-il légal de vendre des insectes destinés à la consommation humaine en France? Un règlement européen daté du 15 mai 1997 «soumet tout nouvel aliment à autorisation communautaire avant mise sur le marché», un nouvel aliment étant défini comme «toute denrée alimentaire dont la consommation humaine est restée négligeable dans l'Union européenne avant la date du 15 mai 1997.» C'est sur la base de ce règlement que la préfecture d'Amiens a justifié son interdiction. Or, en Belgique, l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) a établi en décembre dernier une liste de dix espèces d'insectes comestibles pouvant être mises sur le marché.

En France, la vente d'insectes comestibles est pourtant de plus en plus répandue, que ce soit sur internet, dans certains bars et restaurants, voire en grande surface. Ainsi, Auchan a été l'une des premières grandes enseignes à en proposer dans un magasin à Pérols (Hérault), en novembre dernier. Mais la commercialisation était en fait assurée la société Crickeat, spécialisée dans la vente d'insectes sur internet. Interrogé par le Figaro, la société se défend de toute illégalité. «Le règlement du 15 mai 1997 ne mentionne aucunement la catégorie des insectes comestibles et les analyses de nos avocats vont dans ce sens. A ce jour, la DDPP n'a entrepris aucune démarche juridique pour nous empêcher d'exercer notre activité» explique son porte-parole. Commercialiser des insectes comestibles nécessite par ailleurs un respect impérieux de la loi et des normes sanitaires: ainsi, Crickeat importe ses produits de Thaïlande, et ne procède à aucune transformation sur les insectes commercialisés.

La loi communautaire, contraignante et trop opaque sur la question des insectes comestibles, pourrait toutefois prochainement évoluer. Dans un communiqué de presse publié en décembre dernier, la Commission européenne présentait un projet de règlement relatif aux nouveaux aliments visant à «simplifier, à clarifier et à optimiser la procédure d'autorisation de tels aliments.» Tout cela dans le but de permettre «une mise sur le marché plus rapide des denrées alimentaires sûres et innovantes dans l'UE.» Un assouplissement législatif qui ne devrait toutefois prendre effet qu'en 2016, «au plus tôt».

L'entomophagie, ou le fait de manger des insectes, pratique peu démocratisée en France, pourrait alors progressivement entrer dans les mœurs. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'est penchée sur la question l'année dernière, décrivant les insectes comestibles comme une solution éventuelle pour lutter contre la faim dans le monde, et à terme, satisfaire à l'évolution de la population mondiale.

Source : LeFigaro.fr, Antoine Malet, 09/08/2014
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/08/09/01016-20140809ARTFIG00017-a-t-on-le-droit-de-vendre-des-insectes-comestibles-en-france.php