lundi 24 novembre 2014

Les protéines : un investissement avisé d'après lesaffaires.com

Parmi les nombreux facteurs qui influencent les marchés, trois grandes tendances séculaires ont un effet significatif à long terme sur l'évolution des sociétés et des économies de par le monde:
- croissance de la population mondiale
- vieillissement de la population
- urbanisation

Les thèmes d'investissement qui se situent à l'intersection de ces grandes tendances ont de bonnes probabilités de profiter d'un vent favorable pendant plusieurs années en tirant avantage de la vision à court terme souvent dominante sur les marchés financiers.

Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'être humain moyen consomme 29 kg de protéines par année. Cette moyenne varie beaucoup selon les régions géographiques, mais la tendance générale est définitivement haussière. En tête de file, la Chine a vu sa consommation annuelle moyenne de protéines per capita passer de moins de 15 kg en 1961 à près de 35 kg en 2009. Considérant que la population de la Chine a doublé sur la période, la consommation totale de protéines a crû de 380%.

Parmi les différentes sources de protéines, la viande représente l'apport le plus important au sein des pays développés. Le lait est très présent en Europe, les céréales en Inde, alors que le poisson et les légumes revêtent plus d'importance en Asie. La répartition des sources a aussi passablement évolué au cours des années. Somme toute, c’est la consommation des produits de la viande qui a connu la plus forte croissance, tandis que les légumes à gousse ont le plus perdu en popularité.

L’accroissement de la demande pour les protéines s’explique entre autres par l'émergence et l'enrichissement de la classe moyenne dans plusieurs pays en développement. À titre d'exemple, selon le Département américain de l'agriculture (USDA), l'indien moyen dépense actuellement 90% de moins que l'américain moyen pour se nourrir.

Par contre, la proportion du montant dépensé par rapport à son revenu est quatre fois plus importante pour l'indien que pour l'américain. L'urbanisation contribue aussi substantiellement à la demande de protéines par l'entremise de salaires généralement plus élevés qu'en régions rurales et de l'accès plus facile à une grande variété d'aliments.

En ce qui a trait au potentiel de croissance futur, la FAO estime que les pays émergents compteront pour environ 78% de la croissance de consommation mondiale de viande au cours de la présente décennie. Le porc et le poulet devraient accaparer la majeure partie de cette hausse alors que ces viandes coûtent généralement la moitié moins que le bœuf.

La part du poisson devrait aussi connaître une croissance importante, sa consommation étant principalement concentrée en Asie (69%). La surexploitation des réserves naturelles de poisson a grandement contribué à la montée en force de la pisciculture dont la contribution à l'offre mondiale de poisson est passée de 18% en 1990 à 47% en 2010.

Enfin, la consommation de produits laitiers croît généralement de façon proportionnelle à l'accès aux technologies en permettant la préservation.

Bien que l'enrichissement social, l'urbanisation et la croissance de la population mondiale créent un contexte favorable aux entreprises dont l'offre est en lien avec la consommation de protéines, les risques associés à la stabilité sociale et politique des pays en question, à l'inflation des prix de certains produits alimentaires et à la sécurité alimentaire doivent faire partie de l'équation lors de l'analyse des occasions de placement qui y sont liées.

L'investisseur avisé

L'investisseur avisé qui souhaite tirer profit des grandes tendances démographiques voudra établir ses positions dans les moments où la vision à court terme, souvent prédominante sur les marchés financiers, ne reflète pas certaines réalités séculaires. Il s'assurera ensuite d'aligner son propre horizon de placement en conséquence. Toutes les entreprises dont l'offre est liée à la consommation de protéines n'étant pas créées égales, une analyse en profondeur est de rigueur.

Questions à poser
Avant de prendre une décision, renseignez-vous auprès d'un professionnel qualifié:
- Mon portefeuille comporte-t-il des placements thématiques?
- Quels sont les risques associés à des stratégies de placement à caractère thématique?
- Comment profiter de la croissance de la consommation mondiale de protéines?
---
Source : www.lesaffaires.com, Pierre Czyzowicz, 31/10/2014

mardi 18 novembre 2014

Protéines végétales et alimentation : quels potentiels pour l'innovation? Journée organisée par le CVT AllEnvi

Jeudi 25 novembre 2014, de 10h-17h30 (accueil à partir de 9h), Paris 16ème, Salons de l'Aéro-Club de France

L’objectif de cette journée organisée par le CVT AllEnvi est de vous présenter les résultats de l’analyse stratégique réalisée sur les protéines végétales dans l’alimentation.

Cette journée favorise les interactions et échanges entre les équipes de recherche publique et les acteurs industriels du secteur.

Au programme de la journée : Une analyse au niveau mondial des domaines d’innovation émergents et des acteurs majeurs, ainsi qu’un focus sur les ressources offertes par la recherche académique française.

  • Dynamiques de marchés
  • Paysage de la propriété intellectuelle
  • Panorama des publications scientifiques
  • Témoignages  d’acteurs industriels
  • Cartographie des compétences des laboratoires français

Cette journée s’adresse aux professionnels des filières agro-industrielles et agro-alimentaires ainsi qu’aux chercheurs académiques afin de :

  • Vous présenter les éléments essentiels de l'analyse stratégique réalisée
  • Donner de la visibilité à vos projets
  • Identifier les partenariats potentiels

L’Alliance nationale de recherche pour l’Environnement - AllEnvi - fédère les forces de la recherche publique française sur les questions environnementales. Le CVT AllEnvi (Consortium de Valorisation Thématique) est le centre de ressources et d’expertises de l’Alliance. Il est financé par l'action de valorisation du fonds d'Investissements d'Avenir.

Symposium "Quelles pistes pour une alimentation durable?"

Dans le cadre des Journées Francophones de Nutrition qui se tiendront à Bruxelles du 10 au 12 décembre 2014, l'INRA organise un symposium  satellite sur le thème de l'alimentation durable. Au programme:

  • Empreinte carbone et alimentation de qualité (Louis George Soler, Ivry)
  • Protéines animales – protéines végétales : quel équilibre pour une alimentation durable ? (Didier Rémond, Clermont-Ferrand)
  • Poisson d’élevage, une source de protéine durable : avancées récentes dans les systèmes d’élevage (Françoise Médale, Bordeaux)

Modérateur : Jean Dallongeville (Lille)

Pour en savoir plus : http://www.lesjfn.fr

Grillons, vers de farine... : êtes-vous prêts à manger des insectes ?

De jeunes entrepreneurs veulent nous convertir à cette nouvelle source de protéines, plus économe pour la planète. Même les plus grands restaurants s'y mettent. Et sans le savoir, nous en mangeons déjà…

Vous avez un petit creux ? Pourquoi ne pas croquer une barre énergétique aux vers de farine, avaler quelques chips de grillon ou déguster un biscuit de larve de scarabée ? Non, il ne s'agit pas d'une provocation, mais d'une idée de plus en plus en vogue parmi les futurologues de l'alimentation et les militants d'un développement agroalimentaire durable. Sur le marché américain, une bonne demi-douzaine de start-up - Chapul, Exo, Bitty Foods, Six Foods, All Things Bugs... - commercialisent déjà des produits susceptibles de convertir les palais occidentaux à l'entomophagie.

En France, le toulousain Micronutris élève lui-même ses grillons et vers de farine, et vend sachets apéritifs, biscuits salés et sucrés, ainsi que macarons et chocolats d'insectes (boutique en ligne sur le site Mangeons des Insectes). Aux Pays-Bas, ce sont les magasins Sligro qui en proposent à leur rayon viande. Quelques restaurants s'y sont mis. A Nice, le chef étoilé de L'Aphrodite propose des "croustillants de grillons". A Paris, le Festin nu sert des "tapas" d'insectes (au choix, scorpions d'eau, vers de farine, vers à soie, vers de sagou, grillons, sauterelles ou scarabées).

L'une des tables les plus réputées du monde - le Noma de Copenhague - s'en est fait une spécialité. Son chef René Redzepi a même dédié une partie de son Nordic Food Lab à l'exploration des qualités gastronomiques des bébêtes.

Des fragments d'insectes dans le pain et les compotes

Des insectes ? L'idée, après tout, n'est pas si étrange : 80% des pays de la planète sont déjà insectivores ! Plus de deux milliards de personnes consomment quelque 1.400 espèces d'insectes, dans une centaine de pays d'Afrique, d'Amérique du Sud et d'Asie. En tête du hit-parade viennent les coléoptères, les chenilles, les abeilles, les guêpes et les fourmis. Suivis par les sauterelles, criquets et autres grillons. Les criquets enrobés de miel et autres larves de scarabée cerf-volant étaient aussi prisés par les gourmets de la Grèce et de la Rome antique, explique Jean-Baptiste de Panafieu dans son livre "Les insectes nourriront-ils la planète ?" (Editions du Rouergue).

On en mangerait d'ailleurs nous-mêmes, à notre insu, en moyenne 500 grammes par an : il s'agit des fragments d'insectes dissimulés dans les farines de céréales (donc le pain et les biscuits), ainsi que les bestioles dont on trouve des traces dans les soupes et compotes industrielles. L'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) encourage, depuis des années, cette tendance.
"Une des très nombreuses façons de répondre aux problèmes de la sécurité alimentaire humaine et animale est d'envisager l'élevage d'insectes, lit-on sur ses brochures. Les insectes sont partout et ils se reproduisent rapidement. Ils présentent en outre des taux de croissance et de conversion alimentaire élevés et ont un faible impact sur l'environnement pendant tout leur cycle de vie." 
Cheptel à six pattes

Un rapport plus récent de l'organisme onusien explique que si les humains devenaient entomophages, on pourrait récupérer 30% des surfaces arables de la planète consacrées à l'élevage (70% de nos terres), réduire de 18% nos émissions de gaz à effet de serre et baisser de 33% les prix de l'alimentation. Car l'élevage de ces bestioles permet à la fois d'économiser l'eau et les intrans. Avec 10 kilos de végétal, on ne produit qu'un kilo de viande de boeuf... mais 9 kilos de viande de grillon !

Mieux : ce cheptel à six pattes peut dévorer nos propres déchets alimentaires. Surtout, les insectes sont riches en protéines : une fois séché, le cricket en contiendrait 22% de plus que le boeuf. Et ils apportent aussi fibres, minéraux (fer), vitamines (A, B1, B2, D) et "bons" acides gras.

Evidemment, le steak d'insectes ne devrait pas nous conquérir de sitôt. Question de culture. En revanche, les farines d'insectes pourraient vite gagner du terrain dans l'alimentation animale. Selon Paul Vantomme, expert de la FAO, d'ici à deux décennies, elles pourraient représenter 10% des quelque 150 millions de tonnes annuelles de protéines animales consommées par l'élevage. Notamment pour remplacer les farines de poissons ou de soja absorbées par l'aquaculture et l'aviculture. Un créneau que lorgnent l'américain EnviroFlight, le sud-africain AgriProtein et le français Ynsect.
---
Source : http://tempsreel.nouvelobs.com, Dominique Nora, publié le 04-10-2014

En Europe du Nord, les supermarchés proposent désormais des insectes

Des chips de sauterelles en apéritif et un burger de vers de farine pour le diner? Les clients de quelques Jumbo, la deuxième plus grande chaîne de supermarchés aux Pays-Bas, peuvent en acheter à partir de ce vendredi. La gamme sera disponible dans l'ensemble de ses 400 magasins dès janvier. Manger des insectes est bon pour la santé, soutient le groupe, car ils sont riches en protéines et pauvres en graisse. Mais ils offrent également une alternative à l'agriculture intensive.

De nombreux sites internet, grossistes et magasins spécialisés vendent déjà des insectes aux Pays-Bas sous différentes formes, simplement séchés ou préparés de manière plus élaborée, mais Jumbo est la première chaîne de supermarchés à se lancer dans leur vente. Plus, une autre chaîne hollandaise de supermarchés, teste également la vente de produits à base d'insectes depuis quelques mois.
Chez Carrefour en Belgique

Mais les Belges ont un petit temps d'avance. Depuis le début du mois, les burgers Insecta du fabricant belge Damhert sont vendus, à 3,95 euros les deux, notamment chez Carrefour et Delhaize. Ce dernier propose également des pâtés pour toasts aux goûts carotte et tomate, et bientôt chocolat, à base de vers du producteur belge Green Kow Company. Dans les deux cas, on ne trouve pas de morceaux d'insectes apparents, assurent les fabricants, pour ne pas rebuter le consommateur.
La consommation d'insectes est monnaie courante dans de nombreux pays, deux milliards de personnes en mangeraient régulièrement. Les Européens ont encore du mal à se convertir aux petites bêtes, qui auraient un goût qui se rapproche de la noisette.
---
Source : lefigaro.fr, Annelot Huijgen, publié le 01/11/2014