mercredi 17 août 2016

Une plateforme pour donner le goût des légumes secs

C'est une surface au milieu d'un champ de maïs, au lieu-dit le Gal. Les légumes qui y poussent ne sont pas légion dans le coin : des pois chiches et des lentilles. «La filière légumineuse est en train de prendre de plus en plus d'ampleur, le marché est en forte progression. L'intérêt de cette plateforme c'est de donner envie aux agriculteurs de se lancer et de leur montrer les techniques pour y arriver», explique Christophe Candel responsable technique grandes cultures chez Qualisol. «70 % des besoins en légumes secs restent importés», regrette-t-il. L'objectif : aller vers les protéines végétales plutôt qu'animales. Se démarquer aussi des grandes cultures de blé et de tournesol. En mars dernier, la coopérative agricole a semé deux types de pois chiches (Kabuli et Desi) et des lentilles blondes et vertes sur cette surface test.

S'adapter au climat du Tarn-et-Garonne

Plusieurs enjeux : d'abord, donner aux agriculteurs les bons réflexes. «On a fait des essais, en semant à plusieurs vitesses pour montrer aux agriculteurs que plus on sème lentement moins on perd de graines», précise Christophe Candel. Ensuite, trouver les solutions pour que ces espèces «plutôt méditerranéennes», des variétés habituées aux zones plus arides du sud-est, s'acclimatent au Tarn-et-Garonne. Puis, mettre en place des techniques pour avoir une meilleure récolte comme celle des épis de blé qui servent de tuteur aux lentilles. Enfin, et pas des moindres, diminuer l'utilisation des produits phytosanitaires en ayant recours au désherbage mécanique avec une bineuse. Tout ça pour aller vers l'économie la plus viable possible.

Une production rentable ?

Jean-Luc Crubile est producteur de graines de semence, maïs, tournesol et colza à Angeville. Il y a un an, dans le cadre de l'action menée par Quali sol, il s'est lancé dans une culture conventionnelle de pois chiches, sur 6 hectares. Ce week-end, il fera sa première récolte. «Je me suis dit pourquoi pas essayer de produire ce que l'on consomme plutôt que d'importer. Les débouchés sont là mais le problème c'est que cette culture est tout juste intéressante financièrement. D'après mes estimations je vais produire entre 10 et 12 quintaux de pois chiche cette année. Pour que mon activité soit rentable il faudrait que j'en produise au moins 20 quintaux. Il faut dire que je débute juste et que le printemps n'a pas joué en notre faveur, il a été très humide et ces cultures n'aiment pas les excès d'eau. De plus, il n'y a pas trop d'équipement technique pour la culture des légumineuses, ça complique la tâche. Je suis un peu sceptique mais il ne faut pas enterrer la production avant qu'elle ne naisse.
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Source : Manon Adoue, ladepeche.fr, 17/08/2016

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