mercredi 18 mars 2015

Le besoin en protéines végétales, un enjeu essentiel dans les pays développés

Une étude d'Avril (Sofiprotéol) et de Bipe s’intéresse aux besoins mondiaux en huiles et protéines à horizon 2030. Hausse de la demande en huiles végétales, en protéines animales d'une part et végétales d'autre part, la filière ne devrait pas manquer de débouchés.

Bipe, société  de  conseil  en  stratégie, et Avril, entreprise industrielle et financière de la filière des huiles et des protéines, ont réalisé une étude afin de déterminer la capacité des filières des oléoprotéagineux à satisfaire la demande mondiale en huiles et protéines d’ici 2030. Celle-ci prend en compte les changements majeurs qui se produiront d’ici là : croissance démographique, changements de régimes alimentaires, gestion des terres agricoles, développement des énergies et de la chimie renouvelable.

Entre 2010 et 2030, la population mondiale comptera un milliard et demi de personnes supplémentaires. L’augmentation des niveaux de vie provoquera en plus des modifications des régimes alimentaires. D’ici 2030, selon l'étude, la demande en huiles végétales augmentera ainsi de 39 %, principalement en Chine, en Afrique Subsaharienne et en Inde, atteignant 172 millions de tonnes. Les besoins mondiaux devraient progresser de 43 % pour les protéines végétales notamment en Afrique Subsaharienne et en Inde et de 33 % pour les protéines animales, principalement en Chine. La demande mondiale en viandes suivra la même tendance surtout dans les pays émergents en première phase de transition alimentaire. Toutefois, l’augmentation de la consommation de viandes sera dans un premier temps limitée par la capacité d’offre en tourteaux pour l’alimentation animale et pourrait augmenter à nouveau après 2030. Les pays développés, eux, se situent dans la seconde transition alimentaire marquée par une augmentation de la part de protéines végétales en phase avec une évolution vers une alimentation plus équilibrée.

Hausse de la production de colza et tournesol

D’après l’étude, la surface mondiale de terres arables augmentera de 3,4 % d’ici 2030 atteignant 1.586 millions d’hectares. Mais toutes les régions ne suivent pas cette tendance. En effet, en Amérique du Nord et en Europe, les surfaces cultivées diminueront alors que l’Amérique Latine, l’Afrique Subsaharienne et l’Asie bénéficieront d'un déploiement. Avec l’amélioration des rendements, un hectare cultivé permettra de nourrir en moyenne 5,3 personnes en 2030 contre 4,5 en 2010. L’étude révèle également que la croissance des productions de colza et de tournesol reposent principalement sur une hausse des rendements du fait des progrès génétiques et des techniques agricoles et en partie sur l’augmentation des surfaces.

Enfin, l’offre en huiles végétales sera supérieure à la demande alimentaire. Le surplus pourra contribuer aux transitions énergétiques via la production de biodiesel et au développement de la chimie renouvelable visant à remplacer les matières premières fossiles dans des secteurs aussi divers que l’agroalimentaire, les cosmétiques ou les plastiques. La demande mondiale en diesel progressera d'ailleurs de 38 % entre 2010 et 2030, plus particulièrement en Chine et en Inde, où les besoins doubleront ou tripleront. L’augmentation de la demande mondiale en biodiesel dépendra cependant des obligations d’incorporation en Europe, Amériques et Asie.

Jean-Philippe Puig, directeur général d'Avril, rappelle le rôle essentiel de l’agriculture. « Dans un contexte de forte croissance démographique et de développement économique et social, les filières des huiles et protéines peuvent non seulement soutenir la fonction nourricière fondamentale de l’agriculture mais également apporter leur contribution dans les transitions énergétiques et le développement de la chimie renouvelable. »
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Source : Terre-net Média | 18/03/2015 | par HB
http://www.terre-net.fr

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